Pour ou Contre ?

Après The Corner que je n'ai pas encore vu, la très bonne The Wire, Generation Kill que je n'ai pas encore vu non plus et la grandiose Treme, David Simon, surement un des noms, si ce n'est le nom le plus connu du petit écran, est de retour avec son cinquième bébé, Show Me a Hero.

Vu la bande annonce il y a quelques semaines, et plutôt attiré par ce projet, comment ne pas l'être en voyant Simon à la création et surtout au scénario, ainsi qu'un casting royal porté par un acteur en pleine ascension, Oscar Isaac. Et puis même si on se dit, comme cela m'arrive souvent, qu'il y a déjà beaucoup de séries majeures à voir, suffit de se soulager en sachant que celle ci n'est qu'une mini série, 6 épisodes et basta, donc ça se regarde rapidement.
Je n'irais pas par trente neuf chemins, The Wire était sans failles niveau écriture mais ne m'avais pas passionné au point de la trouver longuette parfois, Treme a remédié à ça avec 4 saisons fabuleuse, et Show Me a Hero continue sur cette lancée en plongeant le spectateur en plein conflit politique. Une histoire donc fascinante qui retrace le mandat de Nick Wasicsko en tant que maire de Yonkers, ville située au nord de New York. Durant son mandat, la ville a été obligée de voter la construction de logements sociaux pour les noirs et étrangers, si la construction n'est pas votée, la ville devra payer une amande jusqu'à la décision favorable quant au projet. Entre habitants de la ville qui manifestent contre ces logements pour ne pas se retrouver envahi de noirs qui vendent de la drogue et dirigeants de la ville qui refusent de voter favorablement, le tourbillon infernal aura du mal à s'arrêter.

Nous suivons principalement le maire Wasicsko dans sa descente aux enfers, à force de mauvais choix il n'en aura plus qu'un à la fin, on suit également quelques résidents, dont une habitante de Yonkers qui aura un rôle important dans cette histoire, ainsi que plusieurs familles étrangères qui essayent de s'adapter et de s'en sortir dans cette ville.
Le tout proposé par une mise en scène exceptionnelle et une réalisation juste bluffante, c'est d'ailleurs les deux choses principales qui ont rendu cette série passionnante pour moi, en plus d'une photographie léchée et des couleurs ternes qui collent parfaitement à l'époque. La bande son n'est évidement pas sans reste non plus car on se tape quand même du Bruce Springsteen, donc hein, comment refuser ? Bien sur, le coté technique ne fait pas tout, il faut un scénario solide et un casting à la hauteur, le scénario disposé donc sur 6 épisodes retrace à peu près 5 années, 5 années où le projet de construction des logements sociaux sera au centre de la ville de Yonkers. Et que dire à part "passionnant", j'ai adoré cette tension lors des scènes de votes où la populace crache sa haine envers les votants qui sont les dirigeants des différents quartiers de la ville, des scènes qui foutent les frissons tellement ça semble juste et précis.
Et puis bien sur arrive le casting, Oscar Isaac qui après Inside Llewyn Davis des frères Coen a enfin obtenu plus de rôles principaux nous prouve une fois encore qu'on peut lui faire confiance. Il nous fait même oublier l'acteur, comme tout vrai acteur arrive à le faire, on ne voit plus du tout Oscar, mais bien Nick Wasicsko. James Belushi, Alfred Molina, Winona Rider, Bob Balaban, Catherine Keener, Jon Bernthal, Terry Kinney de Oz, ou encore et évidement Clarke Peters qui est fidèle à Simon depuis sa première série, d'autres acteurs de Oz, The Wire et même Orange is the new Black sont également présents.

En bref, un casting tout simplement parfait, j'ai pas d'autres mots en stock là, un scénario brillant et passionnant qui relève quasiment de la perfection. Une technique irréprochable, mais vraiment irréprochable, que ce soit en terme de mise en scène ou de réalisation. Des décors retranscrit à merveille, ainsi que les costumes et tout ce qui faut pour rendre cette époque crédible.

Un grand et beau bravo pour cette nouvelle pépite d'un des géants du petit écran.