Neighbors.

Le showrunner adulé de séries marquantes comme The Wire ou Treme, David Simon, nous revient cette année avec Show Me a Hero, mini-série en six parties (ou en trois gros blocs de deux heures selon les diffuseurs) diffusée depuis le mois d'août sur HBO.

Tiré du livre de Lisa Belkin, Show Me a Hero se déroule entre 1987 et 1994, et décrit la mise en chantier de logements sociaux dans une banlieue de la classe moyenne proche de New York, dans la ville de Yonkers. Un sujet passionnant, traité avec tout le talent et l'intelligence que l'on connait de David Simon.

Réalisés par Paul Haggis, les épisodes constituant Show Me a Hero s'avèrent fascinants du début à la fin, tant chaque facette de l'affaire est mise en lumière avec le plus de finesse possible. Si certains protagonistes n'échappent pas à une certaine caricature, la mini-série parvient heureusement à retranscrire toute la complexité d'un tel récit.

Parfaitement écrit, Show Me a Hero accorde à chaque élément une importance égale, qu'il s'agisse des luttes de pouvoir, des stratégies politiques, de l'hypocrisie générale, de la haine et du racisme qu'engendrent une situation aussi particulière. Jamais simpliste, Show Me a Hero pose les bonnes questions, tente de comprendre chacun des nombreux points de vue illustrés.

Le téléspectateur se voit propulsé au coeur d'un débat complexe où sa propre morale et ses convictions seront mises à rude épreuve, seront forcément remises en question à un moment ou à un autre. Rien n'est simple, rien n'est gravé dans le marbre, une courte séquence en apparence anodine pouvant faire basculer à tout instant l'opinion que l'on peut avoir sur le sujet.

Bien que souffrant de quelques longueurs, Show Me a Hero marque une nouvelle réussite pour David Simon. Une fresque politique et humaine aussi tragique qu'ancrée dans un contexte social tangible, parfaitement documentée et servit par un casting impeccable si l'on met de côté le cabotinage de Winona Ryder et d'Alfred Molina, le deuxième n'étant il est vrai pas aidé par un maquillage outrancier.

De la télé de qualité, exigeante et prenante, aussi réussi d'un point de vue formel que narratif, qui questionne et fait réfléchir. Du tout bon.