Skam : l'évolution d'une vision sur l'adolescence vers des sujets de société profonds

J'ai commencé à regarder Skam à la suite d'un voyage en Suède (une amie qui vit là bas me l'a fait découvrir, c'est très populaire là bas). Autant le dire : la saison 1 n'est pas parfaite, c'est une énième série adolescente, parlant des histoires de copines et de cœur, rien de transcendant. On accroche quand même grâce à leur Bo pep's, et le côté nordique (ça change des versions UK/US qu'on est si habitués à voir). Si la fraicheur de la série m'a bien plu dès le début, c'est surtout l'évolution des sujets abordés que je tiens à souligner. (attention SPOILER)
Oui, Skam s'adresse à un public jeune, surconnecté et vivant ses premiers travers (qu'on pourrait bien comparer à skins, comme tout le monde le fait...). Pourtant les personnages qu'on suit au fil des 4 saisons sont de plus en plus riches et complets, et nous proposent de voyager dans d'autres thématiques que celles citées précédemment. Le viol en saison 2, l'homosexualité vécu par Isaak, puis dans la saison en cours, la vie d'une musulmane pratiquante et jeune adolescente norvégienne au caractère bien trempé.
Les dialogues toujours plus longs sur la forme comme le fond permettent à la génération Z de débattre intelligemment autour de sujets comme la sexualité et la religion, sans jamais tomber dans le cliché. A la fin, on découvre que ces jeunes parfois si durs les uns envers les autres sont capables d'être profondément humanistes et sans arrières pensées dans leurs idées sur la vie. Et ça, ça fait vraiment du bien !
Autre détail : malgré un succès fulgurent, la série s'arrête en fin de saison 4. Si on peut être tristes de quitter définitivement Noora, Isaak et toute leur bande, je tire mon chapeau à la production pour clore leur série sur un carton plein. Savoir s'arrêter quand on estime être arriver au mieux et au bout de sa narration, c'est rare et estimable en télévision.