Voilà l'une des séries de ces dernières années dont l'annulation a fait mal à mon planning télé.
J'ai adoré cette série dès le premier épisode, sans me faire d'illusion sur sa qualité intrinsèque. Il y a des hauts et des bas, des moments où il est clair que les scénaristes ne savent pas quoi faire, où il y a des trous, des retours en arrière, du grand n'importe quoi mais la plupart des épisodes et des intrigues sont très décomplexés et c'est du pur fun.
L'arrêt de la série en fin de saison 4 est bien dommage, surtout que celle-ci commençait à retrouver son groove et son rythme après une saison 3 très moyenne et à la fin poussive et un début de saison 4 qui avait du mal à trouver son angle d'attaque et voulait trop en mettre en même temps pour compenser le départ prématuré d'un personnage central.
Mais c'était de mieux en mieux et le dernier épisode laisse entrevoir un futur meilleur.
Mais non, Sleepy Hollow a été décapité sans état d'âme.
Très lointainement basé sur la légende du cavalier sans tête, remis au goût du jour par l'excellent film de Tim Burton, cette série suit les aventures d'Ichabod Crane, combattant de la liberté durant la guerre d'Indépendance Américaine qui se réveille, grâce à la sorcellerie de sa femme, dans notre XXIème siècle. Son destin est lié à celui du Cavalier Sans Tête et à une jeune femme, Abigail Mills, d'abord réfractaire au surnaturel et au concept même d'un gars de 240 ans.
Au fur et à mesure, leur rôle se précisera, leur relation aussi ainsi que les liens profonds entre la lutte contre le mal qui se déroule de nos jours et les pères fondateurs.
Non, vous ne rêvez pas, on nous met une petite dose de Benjamin Gates en plus. C'est cadeau, ça fait plaisir.
Entre le voyage dans le temps, le surnaturel démoniaque, les pères fondateurs, la guerre d'indépendance dont chaque évènement est liée au Cavalier, la série pourrait se casser la figure mais elle est tellement sincère et kitch à la fois qu'elle arrive à circuler sur ce fil très ténu.
C'est en premier lieu lié aux personnage et en tête Ichabod et Abby. Leur relation, leur dynamique, leurs échanges, leur évolution sont la colle qui fait tenir le patchwork et bien sur leurs interprètes aussi. Tom Mison est une révélation totale en gentleman anglais débarquant dans notre monde si différent. L'aspect poisson hors de l'eau est joué à fond mais pas jusqu'à la bêtise. Nicole Beharie est tout aussi excellent en Abby avec son attitude dure et terre à terre, elle est un excellent contrepoint à Ichabod et son idéalisme.
Malheureusement cette dernière choisira de quitter la série à la fin de la saison 3, foutant en l'air l'arc des 7 ans de tribulations annoncé. C'est dommage, la série ne s'en remettra pas malgré tous les effort du casting, jamais l'alchimie de Mison et Beharie ne sera recréée.
Le reste de la galerie de personnages va du très bon au moins bon et chacun se balade parfois de l'un à l'autre. Par exemple, Henry Parrish commence très bien pour devenir très énervant et finalement redevenir très bien. John Noble est toujours un cadeau et arrive à être touchant et repoussant en même temps; les alliées de nos 2 héros tels que Franck Williams et Jenny Mills qui seront constamment intéressants ou alors Betsy Ross, un peu inutile et mal fichue mais pas désagréable.
Le gros point noir, c'est la femme d'Ichabod, Katrina, qui même au tout début est déjà énervante et que les scénaristes s'acharneront à faire se comporter n'importe comment. Mais il faut toujours un personnage énervant, c'est un must de ce genre de série.
Les méchants sont plutôt bien gérés et amenés. Le Cavalier est malheureusement réduit à de la figuration au bout d'un moment mais bon an mal an, on ne s'ennuie jamais.
Une bonne petite série plaisir coupable avec d'excellents acteurs et des idées farfelues.
Elle me manque.