Sliders c'est parfois du très bon, parfois du n'importe quoi. Il y a assez peu de constance, ce qui ne facilite pas la rédaction de cette critique.
Si une bonne série c'est de bons personnages alors...mouai. Les personnages en eux-même sont sympathiques mais les liens entre eux ne le sont que rarement.
Le professeur est un vieux grincheux éprouvant une sorte de fascination non assumée pour Quinn, une bonne idée, mais il ne montre pas d'attachement au reste de la bande qui semble également indifférent à son égard ce qui posera problème dans la saison 3. En ce qui le concerne, l'épisode lors duquel son lien avec sa femme est central lui accorde la profondeur dont il manque le reste du temps.
Passons à Quinn. C'est le jeune surdoué à l'origine du pont "Einstein-Rosen-Podolski" (qui est en faite le pont Einstein-Rosen). L’originalité du personnage est qu’il n’est pas animé par son intelligence mais par ses valeurs, il sera d’ailleurs à l’origine de certains des multiples questionnements moraux de la série. Le respect qu’il porte au professeur est une réponse intéressante à la jalousie de ce dernier envers notre héros. Son amitié avec Rembrandt, l’artiste de la bande, n’a pour moi pas grand-chose à offrir, le seul bon moment qui en découle est selon moi leur discussion au sujet de l’oppression ; on y aborde la facilité de parler d’un sujet qu’on ne connaît pas, et on se représente à travers le discours de Rembrandt, les difficultés que rencontre un afro-américain. Entre Quinn et Wade, on entre dans le n’importe quoi. Le scénario semble essayer de nous dire que ces deux-là s’aiment mais cela ne se ressent ni à travers Quinn ni à travers la jeune femme. Parfois ils semblent être attirés l’un vers l’autre, d’autres fois ce n’est qu’un des deux qui montre une attirance, et la plupart du temps ils sont attirés par une tierce personne. Presque à chaque épisode, ils auront un nouveau love interest et parfois au sein de la bande comme Rembrandt pour Wade, et Maggie pour Quinn, ces 2 nouvelles relations seront mises en place très maladroitement.
Pour aborder rapidement Wade, j’aime le fait que ce ne soit pas juste « la fille », elle a des capacités en informatique et une sensibilité artistique.
J’aime assez le personnage de Maggie, une femme forte au passé douloureux animée d’un désir de vengeance. En revanche, sa rivalité avec Wade est simplement ridicule.
Passons à présent au scénario, l’écriture est innovante et pleine de force et d’intelligence quand elle aborde des sujets sociétaux. De la science-fiction où la science est prétexte à de la critique sociale c’est ce que j’aime voir, c’est ce que j’ai aimé dans Sliders et c’est ce que j’aimerais voir plus souvent. Ces épisodes sont omniprésents au début de la série, mais contrairement à ce qu’on peut lire, ils reviennent de temps en temps plus tard.
La plupart des autres épisodes sont très mauvais. Faire des épisodes plus légers pourquoi pas, mais il s’agit de mauvais épisodes légers. Ils sont mauvais parce que les concepts se répètent (plusieurs épisodes sur la magie, plusieurs avec des dinosaures, plusieurs avec les méchants aliens…), ils le sont également parce qu’ils sont incohérents entre eux, on pose par exemple le fait que la magie n’existe pas dans le premier sur la magie, ce qui encre la série dans le réalisme, dans le deuxième elle existe, on perd donc en réalisme, les enjeux diminuent et on se détache de la science-fiction. On peut également citer l'épisode du double féminin de Quinn, les personnages sont surpris alors que les doubles sont souvent très différents d'eux.
Ces épisodes ne sont également pas originaux, on a souvent vu ces concepts ailleurs comme le souligne John Rhys-Davies l’acteur du professeur Arturo.
Enfin, ils essaient parfois de faire de la science, mais de la science mal documentée où elle n’est plus seulement un prétexte. Comme dit plus haut, l’invention de Quinn n’est pas désignée de la bonne façon, il aurait pourtant suffit d’une recherche rapide. L’épisode du temps qui va dans le mauvais sens n’a également... aucun sens, de même que celui où ils se trouvent dans un monde qui est le passé du leur et où tout se passe comme sur leur monde sans raison, dans d’autres épisodes cela est pourtant bien géré, comme dans celui sur Noël, cela dit, la discussion entre Quinn et son jeune lui est assez touchante.
Je mets à Sliders la note de 5 parce que regarder Sliders c’est comme regarder une série géniale en étant obligé d’en regarder une très mauvaise.