SAMCRO, pourquoi es-tu SAMCRO ?
Vous rencontrez une bande de gars plutôt sympathiques: ils ont le poil long et gras, boivent des bières, rotent et pètent sans s'excuser, font des soirées où tous les mecs finissent la tête dans le cul (dans tous les sens du terme) et où même si t'es moche et gros (ce qui est souvent le cas dans le milieu) les filles se laissent tripoter en te demandant ce qu'elles pourraient faire pour être gentilles avec toi. Et bien, si tu veux savoir... Cerise sur le gâteau, cette bande de branleurs parcourt les chemins asphaltés bardés de cuir, chevauchant des monstres mécaniques dont les pétarades évoquent les claquements de sabots des chevaux dans le Far-west.
Vous craquez, vous devenez potes avec eux. S'ouvre alors à vous un monde fait d'amour et d'embrassades plus ou moins viriles. Tous ces fiers bikers se font appeler "bébé" par leur mère et leur meuf, se jettent dans les bras musclés de leurs compagnons en versant des larmes testostéronisées, s'appellent "mon frère" et disent "je t'aime" à des faces plus poilues que des dessous de bras méditerranéens sans penser une seconde que tout cela pourrait porter le moindre préjudice à leur image hétérosexuelle. Naïvement, vous le leur faites remarquer. Oups, vous venez de les énerver...
Tout d'un coup, vos potes se mettent à s'engueuler les uns les autres, à se mettre sur la gueule, à se tromper, à comploter, souvent pour le "bien du club", à se trahir et à faire couler le sang de leurs proches dans un¨délire paranoïaque ou plus personne ne doit faire confiance à personne et où le sens même de cette vie hors-la-loi semble s'effacer dans les cris et les larmes. Car, qu'est SAMCRO au final ? Une bande d'anarchistes idéalistes ou un agrégat de criminels en bout de course ? Sans doute un peu des deux, pour le plus grand bonheur des anti-manichéens dont je fais partie. Des humains normaux dans des situations anormales, prêts à craquer, à tout moment. Faut croire que c'est le prix de la liberté...