Lorsque je suis tombé sur quelques captures d'écran, j'ai pensé trouver la perle rare, un shônen violent, glauque et sombre. Et j'avais à moitié raison, car si je me suis vite rendu compte que Soul Eater n'avait rien de sombre, je me suis quand même bien amusé à mater cet anime de 51 épisodes.
Faut dire que visuellement, c'est très impressionnant. L'animation est vraiment fluide, les combats claquent bien. Je regretterai juste ce défaut « shonenesque » : pourquoi les persos se sentent obligés de crier le nom d'une technique avant de l'utiliser ? Parce qu'ils sont fair play vis à vis de leur adversaire ?
Le chara design est très réussi, chaque personnage a son identité propre. On regrettera juste que de profil, ils semblent avoir le nez coupé. Quand aux décors...ils sont juste parfaits ! Afin d'insuffler une ambiance horrifique, les lieux des combats sont minutieusement choisis : un cimetière, une église, une ville en ruine, des souterrains...et la plupart du temps l'action a lieu de nuit ou par temps pluvieux. Si vous ajoutez à ça une Death City qui a des faux airs du Londres de Jack L'éventreur, vous obtenez un univers fantastique très prenant. Et comme je dis toujours, pour faire un bon anime, vous avez besoin de 2 choses : un univers réussi et des personnages intéressants. Et là aussi, Soul Eater a tout bon.
Le duo principal est vraiment attachant. Maka est la petite fille modèle, première de sa classe, sans pour autant être gonflante (et j'adore sa tenue). Elle forme un tandem très complémentaire avec Soul, adepte de la cool-attitude (parfaitement reflété par son doubleur).
Je vais jeter un voile pudique sur Black Star et Tsubaki qui semblent s'être trompé d'anime pour parler directement de Death The Kid. Certes il a un nom ridicule mais possède tout de même une certaine classe (surtout au début de l'anime, par la suite je trouve qu'il devient trop un faire-valoir de Maka). Avec son costume tiré à 4 épingles, ses bagues et les 2 filles qui le suivent en permanence, il ressemble pas mal à un macro...classe je vous avais dit.
Mais le personnage le plus surprenant reste Shinigami qui, par sa fonction de dieu de la mort devrait être un monstre de puissance craint par tous. Et finalement on se retrouve avec un être difforme d'une nonchalance extrême. On lui doit d'ailleurs la scène la plus drôle de l'anime.
Au fait, vu son anatomie, je me demande comment il a fait pour avoir un enfant (encore une question que personne d'autre que moi ne se pose...). Pourtant, même si sa personnalité est réussie, je dois avouer que son côté « gros bourrin » ressort mal : je ne vous dévoilerais pas l'issue des combats auxquels il participe, mais c'est pas à la hauteur de ce qu'on attendait...
Et enfin il y a la fameuse Médusa, sorcière ultra charismatique qui représente 90% de l'intérêt de l'anime pour moi. Une sorcière qui arrive direct dans mon top10 des meilleurs méchants. D'une, elle est doublée par la même doubleuse que Miya-Miya (Bambo Blade) et Tomoyo (Clannad) ce qui est déjà une preuve de qualité. De deux, son design est génial puisque évolutif. Une jolie blonde élancée qui d'une seconde à l'autre se transformera en une créature au visage hideux. Et surtout il y a son côté sal***. Oui parce qu'il faut le dire, on est en présence d'une véritable garce manipulatrice. La façon dont elle traite son propre enfant, menace Eruka, prend possession d'un nouveau corps (LA scène la plus hardcore de l'anime), tout ça la rend à la fois charmante et détestable. Elle fait partie de ce genre de perso dont on a hâte qu'il apparaisse à l'écran tout en souhaitant qu'il crève dans d'atroces souffrances.
Mais cet anime a un gros défaut : la fin est toute moisie. Beaucoup de questions restent sans réponse. On ignore ce qu'il advient des 3/4 des personnages. Et le combat final est grotesque au plus haut point. Vous connaissez surement beaucoup d'anime où on a l'impression que les scénaristes improvisent, qu'ils ne savent pas ce qu'ils ont prévu pour les épisodes à venir. Et bien là, c'est encore pire, on a l'impression que c'est le dernier épisode dans son ensemble qui est de l'impro...
Il faut noter que l'a diffusion de l'anime a rattrapé la publication du manga ce qui peut expliquer que l'histoire parte en sucette à un certain moment, les scénaristes de Bones étant apparemment moins inspirés que l'auteur original (car on me souffle à l'oreille que le manga est bien mieux scénarisé que l'anime).
Finalement je ne vais pas faire mon rabat-joie : même si les derniers épisodes sont totalement bidons, je garderais quand même un bon souvenir de Soul Eater.