Ben voilà, finalement, si, j’ai un peu le sens de l’humour ! Puisque les scénaristes, réalisateur et acteurs de cette série humoristique ont le même que moi, c’est que ça se peut. Je finissais par me dire que quelque chose avait muté dans l’humour mondial depuis SOS Fantômes et que je m’étais retrouvée à la marge du rire sans espoir de réintégration possible. Mais là, voilà, je me suis bidonnée, ça tient du miracle de la dernière chance. Une toubibette de conviction, fortement humanitaire, se retrouve bombardée par un président sans morale et ultra-pragmatique (toute ressemblance…) au Ministère des Affaires Etrangères parce que son prédécesseur a fait un burn-out et qu’elle-même s’est fendue d’une déclaration tonitruante dans une émission de radio. Probablement aussi parce que ceux auxquels on a proposé le poste avant elle ont refusé. Dans le même temps, des européens de quatre nationalités différentes, dont deux français, sont pris en otage au Sahel par une bande de terroristes tout sauf terrifiants, qui gèrent leur petit business sans fanatisme aucun mais avec un pragmatisme tout droit sorti des bouquins de Management de chez les Nuls (une lecture hautement recommandable, soit dit en passant, même si pas forcément pour les raisons que l’éditeur croit…). Pas de pathos donc, même les familles des otages sont truffées de défauts contemporains parfaitement risibles. Tout le monde en prend pour son grade de manière très réjouissante, dans ce monde où Bernard Koushner est le héros inégalé des chauffeurs du ministère, sorte de chœur antique de la politique contemporaine, que rien n’amuse autant que de faire péter les sirènes à fond dans les rues de Paris. La politique tournée en dérision, ça, c’est drôle. Les grands sentiments de parade confrontés aux petitesses quotidiennes des ministères, voilà qui est susceptible de dégripper les zygomatiques. Et la distribution est impeccable, Lea Drucker en tête, en femme d’action qui s’efforce de respecter les codes de la com’ creuse de notre temps juste avant de faire exploser les cadres et de se jeter dans la gueule du loup (autant de métaphores obscures pour préserver le suspense…). Bref, un bon moment de franche rigolade, en compagnie de personnages finement observés, juste outrés ce qu’il faut, globalement attachants, qui font rimer humour et subtilité, pour changer. Eh ben ça fait chaud au cœur ! La musique et le montage sont tout aussi justement dosés, bref, que du positif pour cette série française qui réconcilie avec la comédie.