South Park nous fait suivre la vie de la communauté d'une petite ville du Colorado à travers les tribulations et les déboires de quatre gamins plutôt remuants. Au premier abord. Car South Park et ses habitants sont surtout un prétexte pour dresser un portrait au vitriol de la société occidentale.
Le résultat est savoureux mais souvent grinçant et cruel. Alors pour enrober tout ce cynisme et faire passer la pilule, quelques bouffonneries, des gags (scatologiques), des situations farfelues (qui tournent à la scatologie). Bref un humour un peu puant. Là est le problème. Le temps a fait son oeuvre et comme (trop) souvent le concept s'épuise. L'irrévérence des débuts s'estompe, grignotée par une facilité humoristique douteuse. "Ça vous fait rire, ça? Bon, ben... Remettons z'en une couche alors!" Encore et encore. Jusqu'à l’écœurement.
Les premières saisons sont truffées de répliques devenues cultes, de situations délicieusement surprenantes. Mais les épisodes défilent et les personnages se répètent et se caricaturent eux-même. On a une impression de déjà-vu, on se surprend à s'ennuyer. On sourit paresseusement. Après tout on la fréquente depuis longtemps, cette charmante petite ville, on s'y sent bien. Comme dans un vieux pull déformé dans lequel on aime quand même se lover.
Une série qui fut sainement scandaleuse - et qui le sera peut être - mais qui s'est vautrée dans ses propres déjections et semble s'y complaire.
J'oscille entre espoir et nostalgie...
*(7/10 grâce aux excellentes premières saisons qui méritaient peut être plus, et malgré les dernières, qui méritaient certainement moins.) *