J'ai un peu de mal à noter cette série à laquelle je me suis attachée malgré ses lourdeurs et ses maladresses. Adaptée d'un roman, le réalisateur n'a pas pu(voulu?) s'affranchir de l'aspect littéraire axé sur la psychologie et les sentiments des personnages plutôt que sur l'action. Une voix off parfois pertinente, trop souvent inutile expose longuement les pensées du héro que nous sommes parfaitement capables de deviner au fil des scènes. Mais le plus insupportable c'est l'emploi des flash-back pour bien nous faire comprendre le ressenti des personnages, ce n'est pas une image, c'est à chaque fois une enfilade de scènes vues et revues des dizaines de fois. Certes face à la mort, on voit toute sa vie défiler devant ses yeux, et là, dans un risque permanent, on la voit défiler 2 ou 3 fois par épisode(merci à la touche avance rapide!), c'est lourd(enfoncer une aiguille avec une masse) et superflu, l'émotion étant bien présente dans le jeu des acteurs et la mise en scène: Merci! J'ai compris.
Voilà pour ce qui m'a irrité, et aussi la longueur bien sur. La première partie s'éternise, il y a peu d'action puisque la série se déroulant sur au moins 2 ans raconte l'infiltration de Moineau, la façon dont il consolide sa position et déjoue les pièges mis en place pour le démasquer, tous ces efforts visant seulement à s'emparer du fameux plan "retour à zéro". On se concentre sur le jeu de cache-cache des espions, les dilemmes auxquels ils sont confrontés, les émotions contradictoires, le drame intérieur, ce qui devient nettement plus palpitant dans la deuxième partie quand l'étau se resserre.
J'ai bien aimé les comédiens, mis à part la fouine collabo qui en fait un peu trop alors qu'il est antipathique au premier regard, le charme nonchalant de Chen Shen, la fragilité du"lapin blanc", l’ambiguïté du frère/adversaire Bi Zhong Liang et bien sur la prestation de la "reine du cinéma".
Effectivement, les Japonais sont affreux, les nationalistes utilisent les gens comme des pions tandis que les communistes ont la foi, le sens du sacrifice et respectent les vies innocentes. C'était peut-être vrai...
Le contexte est bien rendu, Shangaï des années 1940 sous le joug japonais, soupçons et tension permanente, fusillades et tortures. Malgré les longueurs et lourdeurs, c'est un drame déchirant, d'une infinie tristesse dans lequel on s'enfonce, au milieu des horreurs de la résistance. Il aurait gagné à être plus concis et à s'éloigner du texte.