Des histoires courtes, dans un univers improbable, mélangeant un style rétrofuturiste et cyberpunk, présentée par l'hôtesse d'un bar, Raven (la fille sur l'affiche), qui fait office de narratrice s'adressant directement au spectateur.
Le public visé est clairement adulte : il y a beaucoup de langage corsé, le sexe n'est pas traité de manière allusive, les intrigues sont sombres, impliquant souvent des morts, une forme de corruption morale, la vision caricaturale des vices qui se cachent derrière la société puritaine américaine.
Au niveau de la forme, ce n'est pas vraiment ça. Bon, je l'ai vu en mauvaise qualité, mais l'animation n'est pas incroyable quand on sait ce que la rotoscopie peut donner, il y a peu de trouvailles visuelles, le scénario est souvent assez prévisible vu le ton sombre de la série, et les personnages sont des archétypes (la grosse brute corrompue, le pervers gluant, la sadique, etc...). Et puis le fond cyberpunk est utilisé comme un décor, à l'image de ces taxis new-yorkais volants, semblables aux normaux, mais sans roues, et donc assez génériques.
Il n'empêche, c'est intéressant sur le fond. Car les personnages principaux ne sont pas des modèles auxquels s'identifier, ils ont leurs défauts, et on manque de ces dessins animés pessimistes, à la morale déprimante, imprégnée de l'univers du noir jusqu'à la moelle. J'aime cette idée qu'on passe d'un destin à l'autre, cette impression de grande ville corrompue.
Il en faudrait plus, des dessins animés comme celui-ci, un peu téléphonés et de mauvais goût mais attaquant les choses frontalement.