Ultime malaise

Mais quelle déception.

On aurait pu s'en douter, au vu de l’acharnement promotionnel qui en est fait, notamment sur les réseaux sociaux...
“ Ils nous ont bien eu !”
Tout comme ils ont bien eu le héro de la série Jung-Jae. Ou plutôt 456. Car à leurs yeux nous ne sommes ... heu pardon “il” n’est qu’un matricule. Sans valeur. Prêt à tout contre la bonne somme d’argent...

Alors commençons par le positif, oui?
1. Le synopsis de départ est intéressant, original, et captive tout de suite l’attention du téléspectateur. On se met de suite dans l’ambiance game, car après tout, pourquoi pas ? A première vue il semblerait, tout comme le personnage principal, que nous n’ayons rien à y perdre...
2. Les personnages un peu trop caricaturés sont tout de mème attachants. Un certain épisode par équipe de deux aura même réussi à me faire verser une petite larme ~ snif snif.
3. Grâce à l’enchaînement des épisodes qui s’arrêtent à chaque fois au point culminant de l’intrigue, la série réussis à maintenir une certaine haleine, un petit suspens. On a envie de cliquer sur le prochain épisode. On a envie de voir quel sera le prochain défi absurde et fatal. On a envie de voir comment ils vont mourrir, comment ils vont s'entretuer. On a envie que le jeu continu ...
et là si t’as capté le malaise s’installe.

La série réussi donc à mettre le spectateur sur le meme plan que celui du protagoniste principal, c'est à dire celui de l'addiction. Lui est accro aux jeux, tandis que nous, enchainant épisode sur épisode, devenons accro au visionnage. Et par là même, la série réussi un double parallèle, en nous mettant sur le même plan que les VIP, c'est à dire celui du voyeurisme et de la perversion sadique. Comme les VIP, j’ai peu à peu perdu toute empathie vis à vis des personnages au fur et à mesure de la série.
Et si un personnage, d'aventure, se risquait à incarner de belles valeurs humaines, soyez surs que sa bonté lui en coutera de sa vie. Car dans ce monde, si vous montrez un seul signe de gentillesse aka de faiblesse, vous vous ferez manger. Et leur système est bien rodé, pas de gaspillage. Tout est bon dans le cochon, cf traffic d'organes en sous-sol. Référence qui me permet au passage de souligner l'inutilité de ces petits scénarios annexes, qui ne nous sont aucunement expliqués. Effectivement le but n'est pas de faire sens, ou de stimuler une quelconque reflexion. Le but c'est quoi ? Ben comme le papi l'a dit, c'est de combattre l'ennui du terrible néant de votre existence par le divertissement. En témoignent les décors édulcorés et la boule disco pleine de billets qui scintille au dessus de leurs têtes pour bien leur rappeler qu'à chaque instant ils sont là pour s'amuser.

La fin de la série illustre bien ce sacer doce, puisqu'alors que 456 a enfin réussi à décrocher le pactole (mais quelle surprise vreuuuuman incroyable ! je ne m'y attendais pas du tout ! Ça alors !), qu'il a enfin la possibilité de s'élever de sa vie de merde, et de renouer avec sa fille, il décide non seulement de ne pas utiliser son argent (à la rigueur pourquoi pas, rongé par un sentiment de culpabilité peut être ?), mais de retourner aux jeux et leur bain de sang garantie. Pourquoi ? Parce que la famille n'a plus aucune valeur à ses yeux, la vie plus aucune saveur. Il lui faut sa nouvelle dose d'adrénaline, un nouveaux jeu, un nouveau sacrifice. Car au delà du jeu c'est bien de cela qu'il s'agit. De divertissement sous forme de sacrifice de sang, agrémenté de traffic d'organes, d'esclaves sexuels, et de VIP coiffés de masques d'animaux. Ca s'appelle du satanisme. Oui.
J'ai bien noté également avec quel dédain étaient présentés tous les personnages qui parlait de Dieu. Dieu n'a plus sa place, il a été remplacé par Satan, vous n'étiez pas au courant ?

La série se cloture avec cette éclatante coupe de cheveux rouge, ultime dédicace à Satan.
A moins que ce ne soit une référence à la bouffonnerie des cirques qui s'incarne généralement sous la forme d'un clown à cheveux rouges. Nous révélant alors la série pour ce qu'elle est : une farce.

Bon allez, je m’arrête là. Un pur produit Netflix.
N'hésitez pas à vous laver les yeux à l’eau bénite après le visionnage.

Mise à part vendre des produits dérivés, matrixer les jeunes, et organiser des jeux grandeur nature qui se terminent en baston (cf boutique de Paris qui ferme un jour après son ouverture) ~ à quoi elle sert cette série en fait ?

Ma déception, et mon dégoût, vont autant à cette série qu’au fulgurant enthousiasme qu’elle a suscité chez certains.