La série qui a fait beaucoup parler d’elle, devenue phénomène de pop culture à la surprise générale, et qui pourtant n’a rien de bien révolutionnaire en soi. Les prémices rappelleront bien sûr Battle Royale, si ce n’est que dans un contexte sud-coréen plutôt que japonais et qu’il y a ce côté d’épreuves coupe-gorge. En fin de compte, la série n’apportera pas de réelle surprise dans ses révélations et la seule réelle inconnue restera de savoir quelles seront les épreuves suivantes. Après un premier épisode canon, la série retourne donc à un rythme de croisière plus tranquille, avec des hauts et des bas, mais sans jamais performer à nouveau. La conclusion en sera presque d’autant plus anticlimactique que prévisible. Seule la fin, qui ouvre la voie à une suite, titillera notre curiosité.
En fait, les réactions me font beaucoup penser à Parasite, où beaucoup semblaient avoir découvert le cinéma via ce film. Sans prétendre en être un grand érudit, je suis déjà un peu familier de certains codes qui y sont associés, ainsi que du contexte sociétal dans lequel il s’inscrit, différent de notre contexte occidental (la même chose peut être dite avec le reste du cinéma asiatique d’ailleurs). Du coup, outre la super-violence qui habite Squid Game, c’est bien ses enjeux sociétaux qui sont au cœur, et la critique du capitalisme libéral qui est le centre même du concept. Alors peut-être que la façon de le représenter ainsi peut surprendre outre-Atlantique, mais ce n’est pas non plus la première œuvre à le faire. Ça reste captivant, car la série arrive à nous impliquer dans les différentes intrigues et personnages, mais ce n’est pas non plus un œuvre novatrice.
Le casting est dans l’ensemble très bon, dans le sens où chacun-e parvient à interpréter à merveille son archétype et à jouer avec. L’écriture aide sans doute, mais on se laisse aussi prendre au jeu très rapidement et la connexion s’effectue assez vite, témoignant de l’universalité des prestations. En revanche, c’est techniquement que, pour moi, cette série se démarque vraiment du reste. La musique est formidable, jouant entre grands morceaux de musique classique et compositions originales au rythme à la fois hypnotique et dérangeant ; elle crée un environnement sonore qui nous plonge dans l’histoire tout en nous faisant comprendre que quelque chose cloche. La même chose peut être dites avec la mise en scène, très classique, mais aussi très soignée et millimétrée pour jouer sur la tension. Et puis bien sûr, l’univers visuel, entre les décors et les costumes, qui participent aussi à créer cette ambiance décalée, qui sonnent faux, aussi enfantine qu’effrayante. Un véritable labyrinthe qui enferme nos personnages.
Bref, cette première saison était très intéressante. Peut-être pas aussi extraordinaire ou révolutionnaire que le buzz engendré peut laisser penser, mais sa force réside dans une narration solide qui repose sur des stéréotypes bien exploité, un message social assez fort, et une atmosphère sonore et visuelle unique.