SSSS.Gridman
6.4
SSSS.Gridman

Anime (mangas) WOWOW (2018)

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La note de une étoile n'est pas objective, je pourrai la monter à deux ou trois, mais le principal est que j'écrive ma pensée. J'ai vu 10 épisodes sur 12, je regarderai les deux derniers dans la journée.

SSSS.Gridman est une production du studio Trigger d'un côté et de l'autre côté c'est une sorte de série des années 90 revisitée. Le modèle d'origine que je ne connais pas est une série de "tokusatsu" "Gridman the hyper agent" de 1993, mais on identifie clairement le modèle plus connu de Neon Genesis Evangelion.

J'ai énormément de problèmes avec Evangelion que je n'ai d'ailleurs jamais été en mesure de suivre correctement tellement ça me rebute. J'ai horreur du héros dépressif et mou, mais maximalement, j'ai même horreur des deux filles qui l'accompagnent, et en plus j'ai horreur du concept des interventions des méchants et du héros. Je préfère largement regarder du Mazinger Z ou du Goldorak que les séries méchas Gundam ou que Neon Genesis Evangelion que je trouve trop pédants et sonnant trop faux.

Et c'est tout le problème pour moi, Neon Genesis Evangelion est la création d'un admirateur de Go Nagai. Neon Genesis Evangelion, c'est clairement les reprises de Mazinger Z, Devilman et quelques autres produits Go Nagai, et d'ailleurs l'auteur d'Evangelion Hideaki Anno a créé un remake de Cutie Hoiney en trois épisodes animés au début des années 2000 qui m'a beaucoup plu.

Quant au studio Trigger, il est issu de gens partis du studio Gainax qui a fait Neon Genesis Evangelion. Le studio Trigger nous a pondu la série Kill la kill qui m'a plutôt bien plu, même s'il y avait des ficelles, des trucs un peu plats et un rapport peu sensuel à la nudité féminine exhibée. Surtout, plus encore pour moi, Trigger a fait une série exceptionnelle "Little Witch Academia" que je trouve autrement mieux que' les pitreries à la guimauve d'un Harry Potter. Et Trigger a fait aussi la première version de FLCL qui ne me satisfait pas pleinement question scénario, mais qui est quand même une dinguerie dans la mise en scène animée.

Alors, pourquoi Neon genesis Evangelion je n'aime pas ? C'est encore tôt pour avoir fait le tour, je pense que c'est une perversité qui sonne faux et que c'est une impasse dans laquelle s'est amenée la génération des enfants ayant aimé les séries japonaises animées ou en chair des années 70, et je pense que le format Neon Genesis Evangelion est même voué à passer pour daté, vieillot, démodé.

SSSS.Gridman me fait encore plus penser cela.

Nous avons des similitudes qui sautent aux yeux et même certaines ressemblances physiques volontaires, les cheveux blancs ou blancs-roses-violets de la camarade de classe. Le héros de SSSS Gridman m'est autrement sympathique que celui d'Evangelion, les personnages peuvent mieux me convenir. Le côté psychologique dépressif est ici moins fouillé et au moins au début moins poussé. Hélas, il y est quand même, et je retrouve ce traitement qui sonne faux, superficiel, qui me dérange, cette espèce de complaisance morbide pour laquelle je ne suis pas bon public.

On a le contexte d'une classe où on va puiser plusieurs des héros qui interviennent et même des antagonistes. On a un combat par épisode en gros, et on a l'idée de monstres liés aux émotions humaines.

Alors, il ne faut pas spoiler l'intrigue. Le héros est dès le début amnésique et il voit des choses que les autres ne voient pas et découvre un mécha qui lui parle et lui confie une mission de héros.

Certains personnages arrivent d'ailleurs pour l'aider, certains de ses amis de classe découvrent la vérité, et ça part dans des cycles répétitifs de combats et des considérations psychologiques assez gnangnan avec du cliché lourdement appuyé, genre le bruit du sémaphore avec la lumière rouge, etc. C'est vraiment lourdement appuyé.

L'intrigue a tout de même un aspect intéressant.

Le début du premier épisode est assez chouette à suivre pendant quelques minutes, car le traitement est assez interpellant. Le héros est amnésique, il voit un robot lui parler que les autres ne voient pas et avant son amnésie il avait dit un truc décisif à une fille apparemment. Le problème, c'est qu'au bout de quelques minutes, si on n'a toujours pas les réponses, on constate qu'ainsi s'est mis en place sans grande justification une scène de combats avec des missions pour le héros. Les amis du héros deviennent ses comparses. Moi, ça n'est pas passé.

Après, ça s'aggrave avec des incohérences. Les personnages sont nonchalants. Il y a des morts, il y a des monstres géants, ils vont à l'école malgré tout et vivent parmi leurs camarades comme des écoliers qui ont une passion qu'ils se gardent pour échanger entre eux. Certes, les autres ne les croiront pas, mais de là à avoir des réactions d'écoliers qui vont simplement à l'école et réagir aussi simplement quand il y a des monstres comme si c'était naturel, ça ne le fait pas trop. En plus, on a des incohérences qui sont au coeur de l'intrigue. Une méchante fait telle action, dit telle chose, et s'étonne des suites de ce qu'elle a dit. Une gentille veut qu'une méchante reste son amie malgré les morts, même si on a un enrobage pour faire passer la pilutle : une histoire de programmation forcée.

La sauce ne prend vraiment pas. Pourtant, ça pourrait être intéressant, parce qu'à un moment donné ça glisse sur le terrain d'un monde qui ne serait que virtuel et nos héros seraient des créations de la méchante qui par quelques interventions extérieures échapperaient malgré tout au contrôle informatique absolu de la méchante. Je simplifie un peu l'intrigue, mais en gros on a ce truc-là qui pourrait être intéressant.

Il me reste deux épisodes, je n'ai pas le dernier mot, mais tout me semble cousu de fil blanc malheureusement, tout me semble artificiel pour faire tenir l'apparence de vie de ce qui se trame.

Je ne sans pas la profondeur derrière.

En revanche, alors que la série date de 2018, ce qui est vraiment frappant, c'est qu'elle suinte la torpeur de la vie sociale à la fin des années 80 et au début des années 90. On dirait les dimanches de cette époque-là, quand il n'y a pas internet et que beaucoup de gens pourtant sortent de moins en moins de chez eux, restent dans l'ennui de la maison en famille à regarder des séries ennuyeuses à la télé, séries qui racontaient des trucs de héros en gonflant ça de musique épique sans âme. Là, on a des combats pas époustouflants avec les musiques de films américains. Mettez directement la musique d'Indiana Jones sur des images de deux garçons qui se battent sur un terrain vague et vous aurez le sentiment d'un dimanche télé de 1990 ou d'un combat de méchas dans un épisode de SSSS.Gridman. C'est effroyable, effet écoeurant garanti.

D'ailleurs, le vieil ordi en vente, c'est inimaginable et exagéré en 2018, mais ça l'était déjà en 1990. On ne vendait plus ça en 1990, mais on voyait encore de tels modèles traîner ou on voyait cela dans des films forcément plus vieux de quelques années, à tel point que quand dans la série je vois un calendrier avec la date d'avril 2018 je suis surpris tellement j'ai l'impression que la série se déroule dans un univers de 1990.

Après, c'est certainement une série scénarisée par des gens plus âgés qui ont été enfants dans les années 1970, au moins dans les années 1980, car on a une série mécha qui fait aussi dans le Getter robot. Je ne suis pas fan de Gettr robot de Go Nagai et Ken Ishikawa, j'ai le manga en trois tomes, je le trouve bidon et le concept ne m'intéresse pas. Etant gosse, j'ai vu Goldorak quand j'étais encore à l'école gardienne ou maternelle, j'adorais, mais les épisodes où Golodrak s'assemblait avec des engins pour aller sous l'eau, dans l'air, dans l'espace, sous la terre, je ne voyais pas ce que ça avait d'excitant. Pareil pour les Transformers, j'ai jamais ressenti l'intérêt des voitures qui se transforment en robots sur deux pattes. Autant je peux apprécier le délire d'une voiture qui devient une arme (genre les véhicules de la série Mask dont les scénarios étaient pourtant creux comme pas permis), autant le camion qui devient un robot, je ne pige pas l'intérêt, je ne comprends pas en quoi c'est excitant.

Au passage, j'ai compris un truc subtil. On sait que le nom "Dragon ball Z" est une allusion à "%azinger Z", mais je me demande combien de gens ont compris que les fusions Gotenks, Vegetto, etc., c'est une imitation du principe du Getter robot, mais passons. D'ailleurs, dans un épisode de In the heart of the kunoichi Tsubaki, on a bien une parodie où deux filles font mine de fusionner en faisant allusion à la fois à Dragon ball (il y a plein d'allusion à DB et Naruto dans la série) et bien sûr à l'assemblage de deux méchas, preuve que des gens ont compris de quoi la fusion dans Dragon Ball s'(inspire.

Là, dans SSSS Gridman, on est vraiment dans cette idée de tirer la corde vers un scénario élaboré adulte, plus torturé psychologiquement, mais sur la base du divertissement une histoire par épisode avec un combat, un microcosme invraisemblable des relations, etc. Le truc ne prend pas, tout en élaborant pourtant des systèmes qui vont se répandre dans des animés non méchas, genre l'univers création de l'esprit du méchant, etc, Mais là je dois faire attention, la série étant de 2018, c'est plutôt qu'on voit une série mécha s'enrichir des folies complexes des séries animées récentes, mais on n'en constate pas moins que finalement il y a une histoire à faire des schémas des animés japonais, il y a des interconnexions. En regardant SSSS Gridman, ben on constate que le héros rentre dans un écran d'ordinateur pour fusionner avec un robot et revenir se battre dans le monde, que ce monde de combats est régulièrement effacé des mémoires, et on pense aux combats d'Ichigo dans Bleach non perçus par les humains, et on pense carrément aux isekai, isekai qui sont liés à l'univers des jeux vidéo à tel point que certains se croient malins de prétendre que Sword Art Online n'est pas isekai, alors que si c'est un isekai malgré la subtilité qui fait qu'on n'est pas vraiment dans un autre monde.

Si je devais faire un jour un ouvrage de mise au point historique sur les choix narratifs des séries japonaises, il va de soi que je prendrais bien le temps d'étudier des séries telles qu'Evangelion et SSSS.Gridman malgré mon désamour. J'entrevois plein de possibilités de commentaires. Malheureusement, la série en elle-même m'ennuie, ne me convainc pas. Ce n'est pas exaltant pour moi.à)

davidson
1
Écrit par

Créée

le 19 déc. 2022

Modifiée

le 19 déc. 2022

Critique lue 64 fois

davidson

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