Ceci est une critique du drama à chaud, juste après l'avoir visionné, et je préfère la laisser comme telle pour des raisons de spontanéité.
J'ai décidé de regarder Star's Lover, car Yu Ji-Tae (Old Boy, Midinight FM, Into the Mirror, Natural City) y figurait, le premier drama qu'il a fait jusqu'ici en tant que personnage principal, et j'étais curieux de voir ce que ça allait donner, et de voir si son jeu essentiellement axé sur les films allait s'adapter au format drama. Malgré tout ça, j'étais perplexe et j'avais peur d'assister à un énième drame romantique larmoyant au scénario improbable avec un carré amoureux classique, et les coréens exagèrent tellement le genre que cela en devient presque de la science-fiction où l'atterrement de l'encéphale touche à son comble.
Je peux dire que mes doutes ont été rapidement dissipés, car j'ai dévoré les dix premiers épisodes en deux jours, et la suite du drama, malgré quelques petites longueurs, m'a tout aussi enchanté. La force de la série est qu'elle est axée essentiellement sur deux personnages et qu'il y a une certaine constance et logique dans l'expression de leurs sentiments, l'opposition de ceux-ci, et le scénario ne tombe pas dans le genre "Armageddon" pour stimuler l'intérêt du public, l'amour sincère est au centre des débats. Certains pourraient peut-être regretter le fait que les personnages secondaires ont finalement une moindre importance et qu'ils sont utilisés par les réalisateurs pour souffler un peu par rapport à l'étreinte romantique, mais aussi y ajouter une dose d'humour avec des personnes loufoques telles que Jun Byung Joon et Min Jang Soo, ce que je trouve très judicieux et agréable. Star's Lover est avant tout une histoire entre deux êtres que tout oppose et dans un contexte assez particulier, et j'ai apprécié le fait que le drama ne s'est pas égaré en cours de route vers d'autres sujets un peu plus dérisoire. Alors la force des deux personnages principaux, c'est celle aussi des deux acteurs qui les incarnent et quels acteurs. Premièrement, Yu Ji-Tae qui en impose rien que par sa stature (un mixte entre Eddy Merckx et Elvis Presley), il est excellent dans le rôle de ce prof un peu frustré et maître de ses émotions, mais maladroit dans l'expression de ses sentiments, et il a bien joué la dualité tristesse (l'incapacité à exprimer ses sentiments) et maladresse (voir comique). Quant à Choi Ji-Woo, j'ai adoré son personnage de Ma Ri, qui est pour moi le meilleur rôle qu'elle ait jamais interprété, un peu égoïste mais touchante, et l'actrice a aussi pu parfaitement transmettre le brin de malice de son personnage, un côté un peu petite fille espiègle qui ne demande qu'à être aimée, ce qui tranche avec les autres rôles de l'actrice. Elle resplendit dans ce drama.
Ce qui m'a aussi beaucoup plu dans le drama, c'est la justesse avec laquelle les sentiments amoureux de l'homme ont été relatés (ce qui est rare). La complexité et la fragilité que certains peuvent avoir dans une histoire amoureuse s'il n'assume pas ou que leur caractère ne correspond pas au rôle d'"homme" au sein de la société. C'est à dire si le rapport de force est inexistant sur le plan social par rapport à la femme, s'ils s'avèrent être faible dans une relation avec autrui, s'ils ne peuvent pas donner un sentiment de protection à la femme alors qu'eux-même sont assaillis de doutes ou s'ils sont à la recherche de quelqu'un qui peut leur redonner confiance en eux alors que normalement cela devraient être le contraire selon les critères d'aujourd'hui. Kim Chul-Soo personnifie à lui tout seul les angoisses que l'homme peut avoir. Même s'il agit parfois de manière idiote et inappropriée, cela trahit seulement ses faiblesses, mais sa sincérité plaide pour lui. Je me suis un peu retrouvé dans ce personnage, même si je suis encore beaucoup plus compliqué que lui (oui je sais, ça fait peur).
Pour terminer, Star's lovers est un tout bon drama qui gagne être connu et surtout à être regardé, même s'il faudra faire abstraction de quelques petits détails tels que la chambre de Kim Chul Soo (ils y ont été un peu fort sur la bibliothèque avec les tonnes de livres) et sur le fétichisme des écharpes (surtout celles de Kim Chul soo, c'est presque des serviettes de bain, il y a de quoi tricoter cinq pull-overs). Quoiqu'il en soit, j'ai passé un agréable moment à le regarder.