Bon, ça ne démarre pas top ouf mais les premiers pas dans la nouvelle arrivée de l'univers Star Trek se fond et colle à la nouvelle image modernisée, démarche entamée avec Star Trek Discovery, dans cet esprit de nouveauté, qu'il faut garder ouvert, Star Trek Picard commence par offrir un thriller science-fictionnel et sortant un peu du carcan space-opera pour un temps avec la mise en avant d'une figure. Sans rien réinventer le démarrage est donc correct, regardable, ne méritant pas les foudres du spectateur lambda, rien de vraiment neuf dans la construction, des nouveaux personnages passablement intrigants et possiblement intéressants, une ouverture sur certains sujets et bien sur, de multiples clins d'oeil en rapport avec le fameux capitaine devenu amiral qui font parfois mouche quand on aime bien le garçon.
Le problème c'est que ce petit avant-goût mystérieux, mouvementé cache une écriture déplorable qui trouve son apothéose dans les deux derniers épisodes particulièrement. Tout simplement, ce qu'ils ont tentés de mettre en place (intrigue(s), personnages) s'avèrent ne mener à rien, les malheureux scénaristes s'évertuant à ne pas nous surprendre et à s'enfoncer dans les clichés et pensant qu'il suffit de sombrer dans le pathos pour parvenir à un peu de profondeur et d'émotions. Le pire étant que les idées sont pourtant là, c'est tout simplement très mal écrit comme rarement. Et de ce projet de thriller SF, on se retrouve avec une sorte de quête fantasy rectiligne digne d'un téléfilm M6.
En rentrant un peu dans les détails de l'intrigue principal, non content de faire dans le stéréotype, navigue dans les idées douteuses :
Cette fameuse prophétie venue des âges sombres qui s'avèrent être véritable est mené par une société secrète de fanatiques religieux sans que jamais cela ne soit remise en cause, les humanistes passant pour les rabats-joies de service, étroit d'esprit.
On pourrait ajouter, en rentrant en mode trekkie, les incongruités avec l'univers, la fédération devenue presque obscurantiste, comme si un bond d'une ou deux générations dans le passé avait eu lieu et un jeu étrange avec un des moteurs du scénario, cette histoire de synthétique/androïde bien bancal vu que le sujet avait été en grande partie réglée dans un épisode centré sur l'histoire de Data. Quant à ce qui concerne les borgs, bizarrement leur gloubiboulga fonctionne à peu près si ce n'est que ce n'est plus réellement une menace.
Star Trek Picard avait pourtant de quoi faire passer un bon moment, un hommage sympathique sous la forme d'une aventure spatiale mais un scénario à l'arrivée vide et des couacs décevant par rapport aux origines humanistes de Star Trek, rendent un résultat vraiment pas terrible.