Stranger Things
7.6
Stranger Things

Série Netflix (2016)

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Quand les années 80 t’attirent dans le monde à l’envers, avec un monstre et un Talkie-Walkie

Stranger Things, c’est un peu comme si les années 80 avaient avalé un bol de céréales psychédéliques et décidé de te balancer dans un mélange entre Les Goonies, E.T., et un film d’horreur de Stephen King. Avec une pincée de Dungeons & Dragons, bien sûr. C’est un hommage nostalgique à une époque où les enfants passaient leur temps à pédaler sur des vélos sans casque, tout en luttant contre des monstres venus d’une dimension parallèle. Bienvenue à Hawkins, une petite ville américaine si tranquille que tu pourrais t’y endormir, si seulement elle n’était pas constamment attaquée par des créatures surnaturelles.


L’histoire démarre de façon classique : un groupe de gamins nerds, un peu trop attachés à leurs dés à vingt faces, se retrouvent à la recherche de leur ami disparu, Will Byers, qui a fait l’erreur de s’aventurer un peu trop près du monde à l’envers (littéralement). Et là, la série bascule rapidement dans un mélange entre thriller surnaturel, drame adolescent, et enquête gouvernementale douteuse, le tout saupoudré de références aux classiques de la pop culture.


Le charme de Stranger Things réside dans sa capacité à te faire revivre cette époque où les talkies-walkies étaient la technologie la plus cool du monde, et où les enfants étaient toujours plus futés que les adultes. Les personnages principaux, les jeunes Mike, Lucas, Dustin, et bien sûr Eleven (ou "El"), forment un gang aussi hétéroclite qu’attachant. Eleven, jouée par Millie Bobby Brown, est l’énigmatique fille au crâne rasé qui ne parle pas beaucoup mais fait voler des choses par la pensée (ce qui est toujours pratique quand on affronte des monstres interdimensionnels). Son lien avec le groupe d’enfants et son évolution au fil des saisons sont l’un des points forts de la série.


Et bien sûr, il y a Hawkins, cette petite ville typique où il semble ne jamais rien se passer... jusqu’à ce que tu te rendes compte que le gouvernement y mène des expériences secrètes dans un laboratoire ultra-glauque, et que les monstres qui en sortent ne sont pas exactement des lapins en peluche. Le monde à l’envers, avec son ambiance terrifiante et ses créatures gluantes, ajoute une bonne dose de suspense et d’horreur. Tu te retrouves à plonger dans cette dimension parallèle autant que Will, sauf que toi, tu as l’avantage de ne pas être poursuivi par un Demogorgon.


Les adultes, eux, ne sont pas en reste. Joyce Byers (Winona Ryder), la mère hyper-protectrice à la limite de la crise de nerfs permanente, fait tout pour retrouver son fils, armée de guirlandes de Noël et d’une volonté de fer. Et puis il y a Jim Hopper (David Harbour), le shérif bourru qui se découvre un rôle de papa ours badass à mesure que l’histoire avance. Ensemble, ils forment un duo improbable mais touchant, prêts à tout pour protéger leurs enfants de ce qui se cache dans l’ombre… ou dans les souterrains.


La série est aussi un hommage visuel et sonore à l’époque. La bande-son est remplie de classiques des années 80 qui te donnent envie de ressortir tes cassettes audio (si tu es assez vieux pour t’en souvenir), et les décors sont une véritable lettre d’amour à l’époque des salles d’arcade, des cabines téléphoniques, et des VHS. C’est un bain de nostalgie qui fonctionne, même si parfois, tu as l’impression que Stranger Things tire un peu trop sur la corde du rétro. Mais bon, qui peut résister à une partie de Dragon's Lair et à un bon vieux synthétiseur en fond sonore ?


Côté intrigue, la série navigue habilement entre horreur, science-fiction et drame adolescent. Les créatures du monde à l’envers sont à la fois terrifiantes et fascinantes, et les mystères autour du laboratoire secret de Hawkins ajoutent une couche de tension palpable. Mais soyons honnêtes, ce ne sont pas toujours les monstres qui te donnent des frissons, ce sont ces moments d’amitié sincère entre les enfants, ces moments de vulnérabilité où ils s’unissent pour affronter des forces qui les dépassent totalement.


Cependant, il faut reconnaître que la série a parfois tendance à tomber dans le schéma du déjà-vu. Les clins d’œil constants aux films et séries des années 80 sont sympas au début, mais peuvent parfois donner l’impression que Stranger Things repose un peu trop sur cette nostalgie pour masquer certaines faiblesses de l’intrigue. Les rebondissements sont souvent prévisibles, et les intrigues secondaires (comme celles des adolescents ou du laboratoire gouvernemental) ne sont pas toujours aussi captivantes que les aventures de la bande des gamins.


En résumé, Stranger Things est un savant mélange de nostalgie des années 80, d’horreur surnaturelle et de drame touchant sur l’amitié et la famille. C’est une série qui te fait vibrer entre les cris d’angoisse et les rires complices des jeunes héros, tout en te plongeant dans un monde où les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Si tu aimes les aventures où le surnaturel et le rétro se rencontrent, Stranger Things est une série à regarder, que tu sois un enfant des années 80 ou simplement quelqu’un en quête d’une bonne dose de mystère avec une touche de nostalgie et beaucoup d'adrénaline.

CinephageAiguise
8

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Créée

le 21 oct. 2024

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