Les pérégrinations de petites frappes dans la ville de Rome avaient sur le papier tout pour devenir un poids lourd du Panthéon des séries estampillées "MAFIA". Hélas la recette n'est pas arrivé à maintenir mon intérêt jusqu'au bout. Pourtant ça commence très fort, les quatre premiers épisodes retransmettent à merveille l’intensité violente et dramatique du film éponyme, excellentissime, sortit en 2015.
Au niveau des séries de Mafia justement, nous vivons depuis 10 ans une époque bénit ; "SOPRANO", "BOARDWALK EMPIRE", "MAFIOSA" ainsi que la méconnue et pourtant très bonne "ROMANZO CRIMINALE" (qui se passe également à ROME durant les années de plombs), le choix est large. Dans SUBURRA, nous suivons le chassé croisé d'une poignée de personnage liée à la pègre de Rome, elle-même liée à la Mafia. Je vais être claire dès le début, nous sommes devant un ersatz de l'autre série mafieuse du moment "GOMORRA" avec des nuances qui auraient pu faire la différence.
A Rome, on vit comme les romains ; les gros et sales boss mafieux laissent place à des vassaux, réunis en consulats (souvent des exilés) loin des vendettas sanglantes du sud. La rage excessive et irréfléchie est remplacée par une violence bien plus insidieuse, étouffée voire frustrée. Dans la ville du très Saint Père, on ne tue pas ; il y a de la corruption, du blanchiment, des menaces mais vous êtes prié de laisser vos flingues aux vestiaires, ou, si vous ne pouvez pas faire autrement, "supprimé" le problème de manière...suicidaire... Et c'est bien le seul point fort de cette série.
Comme je l'ai mentionné, les quatre épisodes du début frappent fort ; cette tension, silencieuse et retenue, qui explose, cette guerre fraternel qui s’amorce ainsi que la plongée en abîme d'un fils de flic annoncent un angle de vu différents et intéressant de ce milieu criminel mais, surtout, un finish amère et ample qui auraient pu être explosif...mais en fait non. A partir de l'épisode 5 ou 6 la très Sainte Netflix prend le relais et impose des romances plates, dignes des pires épisodes des "FEUX DE L'AMOUR", des calculs et magouilles politico-financière obscures, atrophiées et franchement peu intéressantes. Des blas-blas chiants sur les amourettes d'un personnage qui, 2 jours avant, fracassé le crane d'un mec à coup de poing.
Puis viens le moments des incohérences, des bizarreries tout ça pour faire une saison de plus là où 3 épisodes auraient clôturé le tout.
On peux critiquer GOMORRA sur son ultra-violence, ses hommes qui tombent et les larmes qui coulent mais elle a l'avantage de soutenir ce qu'elle avance et maintenir le tout dans le style d'une tragédie italienne moderne. Là ou "SUBURRA" ne restera qu'une série générique, plate et facile.
Au fonds, ce que je reproche à cette série, c'est même pas d'être un adjuvant à GOMORRA ; même pas de faire moins bien que le film ; c'est de n'être simplement pas terrible...du gachi