Je l'aime noir.
Je suis un amoureux du roman noir.
Alors, quand le pitch de la série évoque un détective privé et la disparition de la petite-fille d'un producteur hollywoodien, cela éveille inévitablement ma curiosité.
Alors, quand ce détective est lui-même un amoureux des films noirs, se projetant par mimétisme dans les grands classiques, je m'y vois presque.
Alors, quand j'entends cette voix off… elle finit par me faire succomber complètement.
En quelques minutes, je suis tombé amoureux de cette œuvre cinématographique, sachant déjà que j'allais aimer cette série, peu importe où elle m'emmènerait.
Peu importe... où... elle... m'emmènerait...
À partir d'un certain épisode, il faut l'assumer, cette phrase.
D'abord, un franc rejet. Je riais jaune, à la limite d'abandonner, tiraillé entre l'incompréhension et le dégoût. Le petit bonbon sucré qui finit par avoir un goût amer en bouche. Une trahison ? Pas tant que ça, en réalité. Dès le premier épisode, on sent bien que quelque chose cloche (rappelez-vous, Sugar, ses baguettes et la mouche). Ces étrangetés dans certaines actions de Sugar (et de son organisation mystérieuse) continuent au fil des épisodes quand on y pense.
On le voit. On le sait. On le sent. Mais on ne veut pas y prêter attention. L'amour rend aveugle, c'est bien connu.
Je digère ce twist, et le lendemain, je relance la suite dans un semi-déni. Il doit bien retrouver Olivia Siegel, bordel ! Les deux derniers épisodes sont beaucoup plus subtil que la révélation laissait entendre. Tant dans l'évocation de ce que sont réellement Sugar et l'organisation que les motivations de Sugar dans ses différentes relations qu'il a tissé.
La série a irrémédiablement changé de registre, mais elle ne se renie pas pour autant.
Au contraire. Elle change de registre et même si c'est un peu artificiel, elle veut rester, à l'image de Sugar, une œuvre pleinement noire.
John Sugar veut replonger dans ces codes du roman noir qu'il affectionne tant. Et moi avec.