Une parodie de costumes et de montres de luxe
Suits nous présente la vie d'un cabinet d'avocats New-Yorkais, avec tous les clichés possibles :
superbes costumes (c'est le titre), montres de luxe, bureaux dans les nuages, voyages en première classe. Les avocats sont arrogants, méchants et passent leur temps à se tirer dans les pattes. C'est une sorte de Dallas, mais projeté dans un univers juridique. Ne dites pas "Je viens de racheter le puits de Jock Ewing", dites "Je suis responsable de la fusion et toi tu pars pour Londres".
Le problème, c'est que tout cela est mis en scène sur le mode de la caricature :
Ainsi, le jeune premier (l'avocat sans diplôme), qui veut regagner l'estime et la confiance de son mentor (l'avocat associé) rencontre le directeur informatique, qui lui avoue le surveiller discrètement. Le jeune premier sort sont dictaphone et fait du chantage sur le mode "Je t'ai piégé, maintenant tu travailles pour moi et tu vas me livrer le contenu de n'importe quel disque dur, sinon je te balance". Le tout enregistré, ce qui n'est pas très malin. Et qui est le plus en tord, celui qui écoute les conversations d'un stagiaire ou celui qui pirate des disques durs de ses propres patrons.
Les hommes sont bêtes et agressifs, les femmes bimbos, et cela serait drôle si la série était construite sur le mode de la parodie :
Mais, non, on doit toujours rappeler la morale américaine : ne pas voler, ne pas mentir, être fidèle. Les personnages font tout le contraire. On a l'impression que les personnages sont des enfants de 5 ans, la directrice endosse le rôle de la maîtresse d'école, le mentor et le jeune premier sont des copains qui se disputent et se réconcilient avec l'aide de leurs parents.
La série est parfaitement prévisible. Imaginez JR Ewing recevoir une leçon de morale : "Non ce n'est pas bien, tu as raison maman, je vais me réconcilier avec Bobie". Fin de l'histoire.
Au final, Suits est une série ratée, que l'on pourra quand même regarder pour se marrer : personnages de bébés dans des costumes d'adulte. Imaginez un film de guerre, où le héros crirait "On attaque demain, mais je ne sais pas si je peux y aller, parce que j'ai une grave blessure à la main" alors qu'il s'est égratigné la main. Tant que le scénario restera à ce niveau en se prenant au sérieux, on pourra en rire.