Sur écoute par raphaelM77
Trouver les mots pour parler de cette série est une tâche des plus ardue.
Elle se situe dans une sphère supérieure aux autres (du moins celles que j'ai vu, et j'en ai vu des bonnes).
On peut noter la qualités des interprètes, mais aussi celles des personnages qu'ils interprètent. En effet, les personnages principaux sont pour la plupart des personnages ayant existé, les deux créateurs étant respectivement un ancien flic et un ancien journaliste.
Chaque personnage a une histoire personnel qui dépasse l'histoire principale, la psychologie de ces personnages évoluant au fil des saisons (il me manquent la cinquième et dernière que j'attend avec délectation).
Il est à noté qu'il n'y a pas vraiment de personnage principal, mais plusieurs personnages qui interagissent. Ces personnages sont ambigus, les flics ont leurs faiblesse et les dealers un côté humain, c'est ce qui les rend crédible, attachant,et en fait de vrais personnages dramatique. C'est aussi ce qui donne à cette série toute sa puissance réaliste.
Une des grandes réussite de cette série est peut être de réussir à allier un drame de haute volée à un réalisme exacerbé.
La série comprend plusieurs strates qui s'entrechoquent, interfèrent entre elles et sont interdépendantes: le monde de la rue (dealers et flics), celui de la surveillance policière (les flics des stups et leur local où ils mettent en place leurs écoutes), le pouvoir politique (celui qui décide des orientations que prennent les enquêtes). Il y aussi le système judiciaire qui est très important (la première saison commence et se termine dans un tribunal).
Dans la quatrième saison (celle que j'ai préféré pour l'instant, en sachant que je n'ai pas vu la cinquième), apparaît une autre strate, celle de l'école, ou plus largement du système éducatif.
Bref cette série est construite de manière architecturale voire monumentale, on devrait même pouvoir la cartographie, où en faire une sorte d'arbres généalogique, à l'image de celui que construisent les flics à mesure qu'ils identifient les dealers et leur hiérarchie.
En effet, à chaque saison, le réseau du trafic de drogue, qui change vite, laissant apparaître de nouveaux protagonistes, et reconstitués sur un tableau, avec les photos des dealers ( caïd en haut, rabbateurs et guetteurs en bas). Enfin, un classique quoi. Mais ici, cette image est récurente, elle renvoie à cette architecture de la série qui se construit progressivement. Elle peut alors être vu comme une métonimie.
Le théâtre de cette dramaturgie, l'armature de cette structure, c'est la ville de Baltimore elle même. Elle est aussi un personnage central. On sent l'amour que portent les créateurs de la série pour cette ville.
C'est une série qui monte en puissances, voir un ou deux épisodes isolément n'a aucun sens, tout se construit progressivement, comme dans une bonne série, qui n'est pas faites pour engendrer une séduction facile pour le prime time, et dès le premier épisode. Pour l'apprécier dans toute sa grandeur, il faut le mériter, accepter d'être un peu perdu lors des premier épisodes.
Une excellente série donc qui appartient déjà au panthéon des séries.
A voir et à revoir.
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