Sur écoute par Cyril Lacôte
Je ne suis pas fan de The Wire. Je n'aime tout simplement pas ce style d'écriture, que j'ai cru apercevoir dans Treme (avant de zapper). Si je peux tout à fait comprendre qu'on aime cette lenteur réaliste sans aucun effet de rythme ou de suspense, c'est pour moi une irrespectueuse entorse à la dramaturgie qui vole tout plaisir au spectateur.
Une anecdote me semble assez symptomatique. Tout au long de la saison 4, nos héros policiers traquent Marlo, en se demandant comment il a pu devenir le caïd principal sans commettre aucun meurtre. Vers la fin (S04E10), Lester Freamon comprend enfin ce que le spectateur sait depuis le début : de nombreux cadavres sont cachés dans les maisons abandonnées, dont un pistolet à clou a condamné les portes. C'est d'ailleurs le cliffhanger de l'épisode, Freamon déclare avant le générique : "le corps de Lex est derrière cette porte". On se jette donc sur l'épisode 11, frétillant d'assister à la découverte macabre. Et bien non, l'épisode s'ouvre sur un corps déjà analysé par la brigade criminelle, et la promesse acquise que de nombreux autres attendent la police dans d'autres maisons.
Sans rythme ni suspense, il ne nous reste que les intrigues (étirées) et les drames (ordinaires) pour s'accrocher. Et si les morts expédiées de personnages principaux sont d'abord surprenantes, on comprend vite un principe : tout personnage qui s'approche de la rédemption va mourir lamentablement, parce que quand même, Baltimore n'est pas Hollywood. Et la vie est injuste, surtout pour les drogués.