60 heures la tête dans le guidon dans les rues de Baltimore, ça finit par être exténuant, surtout que la série s'essouffle sérieusement à partir de la 4ème saison avec deux déceptions majeures :
- L'arrivée d'un nouveau gang principal, jamais à la hauteur du clan Bell/Barksdale : des méchants bourrins, expéditifs, sans nuance qui flinguent 10 personnages par épisode sous prétexte qu'on les regarderait de travers. La série se lance dans la surenchère, et ça devient un peu lourdingue.
- La déception Chad L. Coleman (Dennis 'Cutty" Wise) : la façon dont ils avaient introduit ce personnage au cours de la saison 3, sa réinsertion lente, progressive, chaotique montée en parallèle des grosses histoires de gang, laissait supposer qu'on aurait là un très beau personnage, riche, passionnant à l'image d'un Franck Sobotka en saison 2. En fait non, à un moment les scénaristes en ont eu marre, et l'ont laissé tomber comme une vulgaire chaussette, le personnage ne se contentant plus que de faire quelques apparitions de faire-valoir anecdotique sans le moindre enjeu. Frustrant.
Et on en parle de Kima et de ses histoires de gouine totalement insipides (ses séquences conjugales sont d'une atrocité, d'un ennui, et d'une inutilité invraisemblables), de ses meubles ikea, et du jeu d'actrice plus qu'approximatif (pour ne pas dire exaspérant) tout en hochements de tête de Sonja Sohn ?
On en parle de cette saison 5 archi foireuse, avec cette histoire capillotractée de serial killer et de McNulty en roue libre, le tout agrémenté d'une intrigue journalistique mollassonne et pas passionnante pour un sous ?
Reste une saison 2 magnifique, avec de très beaux personnages inédits constamment sur le fil, Franck Sobotka et Ziggy en tête. Avec ce tour de force assez régulier dans la série, qui est de parvenir à rendre attachants des personnages initialement insupportables.
Mais aussi :
- Colvin qui illumine la saison 3 avec ses projets utopistes voués à
l'échec.
- Prez qui se rachète en prof et rhabille François Bégaudeau dans
"Entre les murs".
- Le montage musical des fins de saison, toujours extrêmement poignant,
poétique, et vertigineux.
- Bunk, le type le plus drôle de la police.
- Les parcours croisés de Carver et Herc : l'un devenant de plus en
plus responsable, et l'autre de plus en plus con au fur et à mesure
de la progression de la série.
- Bubbles > all : André Royo est un acteur extraordinaire et ô combien touchant.
- Avon et Stringer, aka Iago et Othello.
- Omar évidemment.
- Les patrons infects qu'on adore haïr : Rawls/Burrell
- Le sergent branleur, d'une finesse incommensurable et lecteur de revues porno à ses heures perdues : Jay Landsman
- Dee, qui apporte un peu d'humanité dans ce monde de brutes
Les gosses, qui comme la plupart des personnages insupportables, finissent par se révéler plus complexes qu'ils n'y paraissent. Mentions spéciales à Namond et Randy.
Malheureusement, j'ai du mal à m'enflammer complètement, j'étais vraiment admiratif à la fin de saison 3, avec le choc de l'avant-dernier épisode. Mais les deux dernières ont été un calvaire, et m'ont un peu sorti du délire, c'est dommage, on tenait quelque chose de grand.