Cette série m'inspire un tout-mépris de première catégorie, et je n'ai aucune honte à lui mettre 1.
C'est bien simple, RIEN ne me plaît dans cette production HBO. S'il y a bien une oeuvre dont je ne comprends pas le succès, s'il y a bien une série dont je ne comprends pas la renommée, c'est celle de David Simon.
Je suis (très ?) certainement passé à côté de la plaque, quand on voit que "The Wire" est en tête du top 111. Mais alors, il va falloir m'expliquer cette ribambelle de personnages caricaturaux et sans âme, ce flot d'éléments nébuleux, ces longueurs impardonnables, cette ambiance maussade valsant entre l'ennuyeux et le somnifère.
Par prétention peut-être, la série semble préférer tenir le spectateur à l'écart de son propos. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis senti "étranger" à un dialogue, lorsque les échanges entre deux protagonistes m'ont semblé tout à fait obscurs et insaisissables. Peut-être suis-je complètement stupide, mais j'aime avoir un minimum de codes pour pénétrer dans un univers.
Et parlons de cet univers. Foncièrement réaliste - c'est l'idée après tout - le cadre de Baltimore en devient si austère et hostile qu'il empêche toute dramaturgie réelle : à vouloir rester fidèle au cadre dépeint, la série en oublie d'être une série, c'est-à-dire une fiction. À ce stade, autant regarder un documentaire sur ARTE : c'est accompagné, généralement, d'une voix off qui vous permettra d'y voir un peu plus clair. Ici, juste des plans successifs, longs et rébarbatifs, des introspections à n'en plus finir, des violences gratuites (le talent de Tom Fontana en moins). Une caméra ambitieuse mais faible, car elle ne saisit finalement que le plus brut des choses, et en oublie toute folie, toute magie, comme si cette barrière entre le téléviseur et vous disparaissait.
"The Wire" est en cela profondément ennuyeuse car elle ne suscite a priori aucune émotion ; le téléspectateur n'est même pas invité à vivre une histoire mais à vivre des événements, comme si la rubrique des faits divers prenait vie sans une once de volume. Ajoutez à ça, nous le mentionions déjà plus haut, toute une série de clichés : le flic alcoolique, la lesbienne fustrée, le collègue un peu con-con, le gentil flic largué... et vous obtiendrez un mélange douteux, répugnant, peut-être même dangereux entre les effets miroirs du réalisme et les distorsions perverses de la caricature. Cette critique est un cri de désespoir, d'un fan de séries télévisées qui ne comprend et ne comprendra sans doute jamais le succès de celle-ci, car elle ne lui inspire au fond que du dédain.
Enfin, un jour, peut-être que naîtra en moi la bête "The Wire", et que j'ouvrirai les yeux sur le génie de David Simon ; pour le moment pourtant, je n'aperçois, dans le brouillard, qu'une fiction "overrated" car pénible, longue, fastidieuse, brouillone, prétentieuse même. Le réalisme ? D'accord. Mais au prix d'une absence totale d'intrigue, de frissons, de beauté ou de rythme ? Peut-être pas.
Edit environ 7 ans plus tard :
J'étais un petit merdeux quand j'ai écrit cette critique ; j'ai bien évolué depuis.
Il est clair que mon commentaire n'a rien d'objectif. C'était un vrai caprice de gosse que de mettre ce 1, une provocation facile.
Mais je ne retenterai pas l'expérience The Wire pour autant.
J'en garde de trop mauvais souvenirs.