The Wire, plus qu'une simple série.
The Wire est une série assez unique structurellement. Chaque saison se concentre sur des aspects différents de l’environnement socio-économique de Baltimore, ce qui est mis en avant par le générique, qui change à chaque saison. La série nous plonge ainsi dans une grande variétés d’environnement : de la police à la politique en passant par le système éducatif, la presse, le monde politique, le milieu de la drogue et même les syndicats de dockers.
chaque saison a une identité très spécifique, du coup un personnage, même principale, peux être mis de côté pendant une saison entière ( par exemple, McNulty pendant la quatrième).
Cette structure donne à la série ce côté lent . À chaque saison, on prend le temps de rencontrer les personnages du nouvel environnement dans lequel la série se place, sans vraiment que les épisodes n’aient de véritable unité, tout ça pour mener à un final en beauté. Dans le fond, et son créateur David Simon le dit lui-même, elle est plutôt construite comme une série de romans, ou les chapitres servent des rôles différents et n’ont un sens que si l’on lit l’intégralité de l’oeuvre.
Une autre spécificité qui contribue à l’aura de la série, c’est son réalisme, effectivement, The Wire prend le temps de construire des arcs narratifs complexes, en utilisant un jargon opaque (de l’argot des dealers aux termes techniques relatifs à la surveillance où à la politique locale). Une bonne partie des personnages sont fondés sur des personnes réelles, et certaines jouent même dans la série, parfois dans leur propre rôle (Snoop), parfois dans d’autres (Jay Landsman ou Donnie Andrews qui est l’inspiration pour Omar).
Tous ces éléments, additionnés fait que la série défend des idées fortes et claires, The Wire est souvent perçue comme étant plus qu’une série avec des thèmes forts et engagés (l’idée centrale de la série étant que les institutions écrasent les individus).
Oui, c’est lent, souvent obscur et parfois déprimant, mais c’est aussi une expérience formidable qu’on ne retrouve pas facilement dans d’autres séries. Malgré la froideur du style et au milieu des métaphores filées sur la guerre en Irak et des critiques virulentes des institutions politiques et civiles locales, les personnages sont tous nuancés et souvent attachants, créant des scènes émotionnel dans les fins de saisons assez prenante.