Sur écoute par quatorzeoctobre
On est très loin de ce que j'ai pour habitude d'aimer, à savoir des séries fun, pas trop prises de tête comme True Blood, Dexter, Breaking Bad ou encore The IT Crowd et Freaks&Geeks (mon Dieu j'ai vraiment a-do-ré cette série !), et j'avoue que quand mon copain m'a dit qu'on allait la commencer j'ai eu un mouvement de recul, moi les séries purement policières ce n'est pas vraiment ma came, exit les Columbo, Arabesques et autres Navarro, je crois que comme argument il à dû me sortir un truc du style "c'est la meilleure série du monde entier !!!".
Je m'y suis collée tant bien que mal et j'ai souffert dès le premier épisode, générique perrave et incompréhensible, fomat 4:3 (so 90's like), aucun effort de photographie, rythme d'une lennnnnteur insoutenable, accents horribles. En bref : j'ai détesté...
Sauf que...
... sauf que The Wire, c'est juste LA série de toute ta vie.
Le Time avait sorti un top 10 des meilleures séries télés en 2006, toutes catégories confondues et devinez qui est number one ? The Wire.
Ici, pareil.
Je l'ai moi-même notée 9/10, et même Barack Obama l'a désigné comme étant sa série préférée. Toc.
Au fils des épisodes j'ai appris à réellement aimé tout ce que j'avais détesté au début, et c'est juste devenue une de mes séries préférées (mais très très loin devant Breaking Bad, imagine le niveau un peu).
Avec The Wire, tu es plongé tête la première aux Etats-Unis, dans un Baltimore fatigué, pessimiste et désespéré.
Entre trafics de drogues, corruption et meurtres, chaque saison s'articule autour d'une enquête principale (généralement liée à un meurtre survenu avant ou en début de saison) et toute l'évolution de la ville est suivie tantôt du point de vue de la police, tantôt de celui des enseignants, des habitants de Baltimore, des politiciens, des dealers (ceux-ci étant très régulièrement mis sur écoute téléphonique pour aider la police et démenteler les trafics de drogue - d'où le titre de la série), des gamins de la rue, etc...
Cette série est intéressante et unique car c'est une pure fiction mais absolument rien n'est romancé, les situations, dialogues et personnages sont crédibles et pourraient être vrais, tout est juste, l'écriture à été minutieuse (la série à été créée par David Simons, ancien journaliste pour le Baltimore Sun, et coécrite avec Ed Burns, ancien officier de police de Baltimore - ça aide), aucun faux-pas dans le scénario n'est à déplorer, et malgré son hyper-réalisme et sa représentation plus que pessimiste de la vie urbaine et plus globalement de la vie aux Etats-Unis au XXIème siècle, elle reste très divertissante sans tomber dans le mélodrame et les clichés de la rue, les personnages sont tous très attachants (même les plus pourris d'entres eux), et tu découvres petit à petit que rien ni personne n'est bon ou mauvais, que tout est affaire de magouilles et d'argent, et que chacun défend son pain comme il peut, avec ses propres moyens. Tous les choix des personnages sont légitimes, on se met à la place de tout le monde sans dénigrer les autres, et on comprend les motivations de chacun.
Les personnages sont grandioses, je garde dans un coin de ma tête Monseigneur Omar Little, jeune gangster gay adepte du fusil qui braque des dealers pour leur voler argent et came, ou encore Stringer Bell, bras droit du gros caïd Avon Barksdale, qui prend des cours à la fac pour savoir comment bien gérer une entreprise et comment faire du bénéfice... Il y a aussi les flics, un peu pourris mais pas que, qui ont trois gros problèmes, à savoir la hiérarchie, le manque de moyens pour résoudre leurs enquêtes et le manque de communication entre les différents services, les clochards, les profs, les avocats, le Maire, les gamins qui coupent la came à partir de 7 ans et dealent à partir de 11, BREF tout le monde y passe, pour finir par peindre un tableau assez sale de la ville.
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