Résumer The Wire est une gageure tant la série est complexe. Expliquons simplement que la série suit un groupe de policier travaillant sur une enquête, unique, liée à la drogue dans un Baltimore plus vrai et déprimant que nature.
Difficile d'accès, le show de David Simon l'est assurément: des dizaines et des dizaines de personnages, de l'argot et des accents en pagaille, un rythme lent, un parti pris réaliste et anti-spectaculaire...
The Wire est un objet rare et comme beaucoup de choses rares on ne l'approche ni ne l'apprivoise facilement. The Wire est une série qu'on ne peut pas regarder "pour se détendre", l'exigence de la narration, jonglant sans ménagement et en permanence entre une bonne vingtaine de personnages aux rôles jamais anecdotique, et la densité du scénario font qu'il faut s'investir dans le show; qu'il faut être attentif à tous les détails.
La grande force de la série tient dans l'impressionnante minutie des enquêtes, toujours au long-cours, et dans le soin apporté à chaque personnage. Du plus anodin au plus important ils ont tous une histoire, une personnalité, une vraie présence à l'écran.
Le point de vue est anti-manichéen, les policiers tout comme les bandits ne sont pas tous bons ni tous pourris et leur motivations peuvent être noble ou absurdes mais surtout tout le temps crédibles et justes.
The Wire n'est pas qu'un exercice d'écriture pointu puisque la recherche esthétique de la série, bercée par une lumière très soignée, un cadre précis et un découpage limpide, est également tout à fait remarquable.
En nous faisant partager le quotidien des voyous comme des flics, des parias comme des puissants, The Wire est Bien plus qu'une énième série policière lambda et balisée. C'est une véritable radiographie douce-amère de la Cité Américaine moderne. A la fois tragique, drôle et touchante, The Wire est sans conteste le genre de série qui vous marque au fer rouge.
The Wire serait elle la série ultime ? Peut-être.