Tous les morceaux comptent.
Voilà, j'ai pris mon temps à raison de 2-3 épisodes par semaine, mais j'ai finis The Wire. Lorsque j'ai retiré le dernier DVD de la saison 1 je savais déjà, que je n'avais jamais rien vu et que je ne verrai plus jamais quelque chose de cet ordre. Aujourd'hui j'en ai la certitude.
The Wire n'est pas une série, si elle l'était toutes les autres seraient inintéressantes, vides de sens, pleines de personnages inintéressants et creux. Pourtant Breaking Bad, Game of Thrones me divertissent, loin de là l'idée de les rabaisser. Sauf qu' on est à des kilomètres de l'expérience que procure The Wire, ce truc joue dans une catégorie différente. Après chaque épisode il est impossible de ne pas y penser presque continuellement jusqu'au visionnage du prochain. On se demande comment les personnage vont s'en tirer, comment les éléments présentés vont se combiner, s'entremêler d'une manière intelligente mais imprévisible. Chaque scène, chaque parole, chaque geste est important : si le début parait long, presque lent, si les débuts de saisons sont parfois vides en rebondissements, rien de superflu tout sert à rendre chaque saison (et la série toute entière) un bloc complexe, profond et complet, une image de la vie sociale de Baltimore.
Une oeuvre gigantesque donc. L'écriture est au poil, on sent que les scénaristes sont aussi parfois des grands auteur américains (Pélécanos), les dialogues sont eux aussi d'une très très grande qualités, l'argo, l'accent, les expressions tout y est. Les plans dans la rue font penser à ceux de Jarmusch, les acteurs resteront dans ma mémoire tout comme les personnages. Les points de vues sont tous retranscrit pas de vilains pas de gentils. La série change de "grand thème" à chaque saison, on a donc : La rue, Le travail, la politique, l'éducation et finalement le journalisme, cependant, le fil conducteur reste le travail de la police et la vie des narco-traffiquants. Je pourrais pas définir de "meilleure saison", la deuxième est un peu à part, mais elle n'est pas moins bien pour autant.
Bref, je ne vais pas tâcher de convaincre ceux qu'il l'ont déjà vue que cette série est la meilleure, y'a peux de gens qui pensent le contraire, et je suppose qu'ils ont loupé une étape. Mieux vaut tenter de convertir ceux qui n'ont pas encore franchit le pas.
À force d'en parler comme une oeuvre intense et complexe, certains pensent "boarf, la vie des noirs défavorisés, c'est intéressant, c'est même scandaleux, mais de là à me farcir une série sociologique par et pour des intellectuels qui veulent pouvoir en parler à table". Détrompez vous, si The Wire ne parle pas de l'apocalypse zombie, elle reste une vraie série à suspens, peut être même plus que les autres, les personnages sont attachants (notamment dans la saison 4) et il est difficile une fois embarqué de ne pas s'inquiéter quant à leur avenir.
Une série bluffante de réalisme et de vérité, absente de tout manichéisme et qui a changer mon point de vue sur les gens, j'ai même finit par adorer Franck Sobotka. Et lorsque j'ai rencontré le candidat PS au législative de ma circonscription, je n'ai pas pu ne pas me demander si je n'avais pas en face de moi un genre de Carcetti.
Je suis presque sur que si je prend l'avion pour Baltimore, je pourrait croiser ou voir dans les journaux un Bubs, une Kima Greggs, un Neamond, un D'Angelo Barksdale, un Poot, un Clay Davis, une Felicia Snoop Pearson (qui joue son propre rôle en passant) ou un Wallace. Et peut être que je me ferais voler par un homo balafré avec un canon scié, mais ça, ça ferait partie du jeu.
Accrochez vous à vos canapés téléspectateurs, car une fois The Wire finit, plus rien n'a la même saveur sur le petit écran.
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