Tales of the Abyss
6.5
Tales of the Abyss

Anime (mangas) Tokyo MX (2008)

Heureusement qu'il y a les personnages ! Et encore...

La quatrième série animée de l'univers Tales of vient enfin d'être visionnée : Tales of the Abyss - on reste dans de la Science Fantasy est adaptée (comme pour toutes les autres séries) du jeu vidéo éponyme, diffusée dans l'intervalle 2008-2009 pour un total de 26 épisodes d'une vingtaine de minute chacun ; on peut aisément remarquer que plus ça va, plus le nombre d'épisodes croît de manière assez flagrante. Et si nous avons, à l'instar des séries précédentes, un nouveau monde, une nouvelle intrigue et de nouveaux personnages, force est de constater que des éléments (plus que) récurrents sont observables, transformant la possible nouveauté des séries en une redite légèrement modifiée. Néanmoins, cela ne gâche pas tout, fort heureusement !


Le monde d'Auldrant est régit par la Score, des tablettes dont la teneur des propos porte sur l'avenir de l'humanité et du monde. Là où nombreux sont ceux qui semblent vouloir vouer un culte à la Score, des personnalités surgissent pour renverser ces croyances : dans un cas pour se détacher de la Score en préservant la vie et dans un autre cas se détourner de la Score en éradiquant l'humanité pour en créer un nouveau.
Luke, notre héros, va se dresser contre ceux qui décident de décimer l'humanité dans ce dessein de libération de la Score.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude.


Commençons donc par cette mention, que j'avais déjà pu faire pour les précédentes séries : le fait est que l'on est beaucoup moins dépendant des jeux originaux ; quand bien même il peut être intéressant d'avoir une base solide concernant le lore ou même, dans une large mesure, l'intrigue pour être mieux immerger dans l'histoire. Ce qui fait que les novices, tel que moi, peuvent regarder la série sans grande crainte de ne pas comprendre ce qu'il se déroule à l'écran, comme cela pouvait être le cas - dans une moindre mesure - avec la première série Tales of Eternia ; dans moins avec mon ressenti. Nous avons la présentation du monde et du lore par de petites explications en début de certains épisodes qui reste, certes, assez mineure mais qui demeure satisfaisante pour une compréhension globale. De plus, nous n'entrons plus dans l'histoire comme on entrerait dans un train déjà en marche : on prend le temps de placer le décor et les personnages, de quoi partir véritablement du bon pied. Concernant l'intrigue a proprement parler, sans grande surprise si l'on est dorénavant habitué à cet univers, nous avons une nouvelle fois une histoire comprenant deux mondes que le sort va devoir réunir. Si ce n'est, dans ce cas présent, que les enjeux de l'intrigue sont majoritairement portés, non sur une possible cohabition des deux mondes mais sur cette fameuse Score (les pierres-oracles, révélant l'avenir du monde) qui offre de nombreuses ouvertures philosophiques fort intéressantes sur le destin ou la fatalité de l'existence, couplé aux épineuses questions de dédoublement - littéral et physique - de personnages (faut que l'on entre un peu dans la divulgation de ressorts scénaristiques à ce compte là). Tout ça pour signifier que les grandes questions posées par la série sont franchement plaisantes. Après, nous avons le déroulé de l'intrigue qui, par contre, reste un peu plus schématique, "m'as-tu vu"/déjà-vu... Force est de constater que l'on demeure sur des rails déjà aperçues et utilisées bien que l'importance donnée à la Score et toute cette intrigue philosophique soit là pour offrir un petit renouveau. Autrement, vu que l'on suit le même schéma, on découvre assez aisément les chemins qu'empruntent la série, parvenant à comprendre les enjeux et les rebondissements avant même qu'ils soient mis en place ; même si de nombreux rebondissements sont les bienvenus et apportent de nouveaux obstacles, de nouveaux éléments dans la compréhension de l'intrigue ou du monde présenté. Sauf que voilà, il n'y a pas que du bon ou du passable : si l'évolution, à l'instar de celle des personnages (on va y venir), est convenable, force est de constater que la fin, la conclusion de cette série - il faudrait voir comment le jeu vidéo se débrouille - laisse perplexe, aussi bien dans son propos que dans sa manière de l'amener. En clair, l dernier épisode s'écarte complètement des autres, avec un combat final qui dure, au bas mot, dix minutes et un bafouillage complet quant au dénouement et à l'après de l'histoire. Surtout que l'on ne nous présente qu'une partie de cette pseudo-déception : on a le droit à une fin ouverte qui pose encore plus de questions et laisse le spectateur - du moins est-ce mon ressenti - encore plus dubitatif. Concrètement, si la série en soi est franchement sympathique, la fin nous y laisse, sur notre faim.


Pour les personnages, on reste en comité assez large avec une ribambelle de figures héroïques différents les unes des autres à l’interaction délicieuse, bien que nous puissions souligner quelques points noirs, bien évidemment. Déjà, concernant Luke, le héros principal. C'est probablement celui qui possède l'évolution la plus importante de toute la série et si, dans l'ensemble, ça peut aller (le travail est plus que convenable), alors pourquoi faire en sorte qu'il soit un véritable connard en début de série. Sérieusement, je veux bien croire qu'il a été manipulé par des figures d'autorité, qu'il élevait comme de véritable précepteur mais là, il y a quand même une légère exagération. Un comportement lamentable qui aura, fort heureusement, de sévères répercussions dont l'évolution sera appréciable. Mais très sincèrement, le Luke de début de série laisse vraiment à désirer... Hormis cette figure héroïque donc, nous aurons - animé oblige - une farandole d'adjuvants pour épauler notre héros dans sa quête et dans l'ensemble, on est sur de la compagnie de qualité. Les personnages restent assez simples, on cerne immédiatement leur personnalité, les interactions sont mignonnes... Dans l'ensemble, c'est du plus que correct (même si, concernant l'évolution ou les révélations au cas-par-cas de certains personnages laissent un arrière-goût brouillon). Pour les antagonistes, c'est par contre d'un extrême à l'autre : nous avons des figures charismatiques et nous avons également des, je ne vois pas d'autres termes, boulets - même si ces derniers possèdent, malgré tout, quelques moments de gloire intéressant. De plus, on reste assez en retrait des motivations des différents antagonistes : on arrive bien à discerner les grandes lignes mais ça ne va jamais plus loin, ce qui laisse ce sentiment d'inaccompli, de vide qui s'amplifie avec les conclusions de chacun, presque lamentable (là encore, c'est personnel). Parmi tous ces personnages, on accueille des protagonistes plus secondaires, à la limite du tertiaire, qui ne sont pas sans laisser quelques séquences fortes bien que parfois un peu poussées.
Dans l'ensemble, malgré de nombreux points sombres, il faut reconnaître que les personnages possèdent une écriture plaisante à découvrir bien que les antagonistes soient reconnus comme les grands oubliés de cette écriture pourtant prometteuse.


Pour la patte graphique à présent, il est surprenant de trouver la fameuse frontière que j'avais pu observer dans des films d'animation japonais, à savoir la cohabitation de la 2D et de la 3D (ou de la 2,5D ; il paraît que ça existe - je ne suis pas forcément à l'aise avec ces termes). Mais ce qu'il faut retenir, c'est que nous avons à l'écran un mélange de rendu : un pour les personnages et les décors de manière générale et un autre généralement utilisé pour les véhicules de transport assez imposants. En soi, cela n'apporte rien de mal mais il est à noter que la distinction est tout de même flagrante. Autrement, on reste sur une production de qualité ; c'est beau. Les effets magiques sont plutôt bien rendus, l'animation est assez fluide, les expressions des personnages rendent bien... Le seul bémol que l'on peut souligner est à voir avec les combats : si on est sur des affrontements assez dynamiques et à la chorégraphie pas forcément dantesque mais respectable, force est de constater que les combats se résument grossièrement à une répétition d'une séquence spécifique. Ce qui offre un résultat certes nerveux mais d'une platitude absolue, ce qui est dommage...


Pour les décors et les divers lieux, on est sur quelque chose de satisfaisant. On observe des bâtiments assez modernes avant de passer sur des structures plus médiévales, plus fantaisistes avec d'excellentes idées proposées, notamment dans la conception même du monde dévoilé qui, il faut l'admettre, est original.


Pour les musiques, quitte à se répéter, rien n'est véritablement transcendant dans ce que j'ai écouté. Une fois de nouvelle, les séquences d'introduction et de conclusion sont toujours aussi peu... intéressantes pour moi. Dans l'ensemble donc, c'est assez oubliable, à mon grand regret.


Tales of the Abyss est une série divertissante qui se permet de surfer sur les améliorations proposées par ces prédécesseures. Le titre n'en demeure pas moins un agréable divertissement, proposant un nombre supérieur d'épisodes (qui peut cependant tourner à sa défaveur par une remarque concernant l'étirement excessif du scénario) et des personnages fort sympathiques. Je recommande son visionnage en espérant que les séries estampillées Tales of parviennent, au fur et à mesure, à conserver ces améliorations pour nous proposer, en fin de parcours, une série véritablement à la hauteur des attentes, en minimisant les défauts largement évitables.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
7
Écrit par

Créée

le 31 mai 2021

Critique lue 217 fois

2 j'aime

PhenixduXib

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