Milk & Honey
"Le plus connu des musiciens folk sixties dont personne n'aie jamais entendu parler." Ainsi s'exprime très justement un journaliste dans un article dédié à la mémoire de Jackson C. Frank, mort en...
Par
le 17 oct. 2013
68 j'aime
5
⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.
Prenez le maître incontesté de la tranche de vie qui soigne les blessures du coeur (ou slice of life iyashikei selon le jargon consacré), Junichi Sato - responsable entre autres de Sailor Moon, Aria, Kaleido Star et Doremi, laissez-lui l'occasion d'être le créateur d'une série originale et impliquez le dans l'élaboration du scénario ; vous vous retrouverez avec une série qui parle... de photographie. Sato avait déjà été concepteur original (de Kaleido Star par exemple), mais jamais crédité au scénario. Tout semble indiquer que Tamayura est pour lui ce qui ressemble le plus, dans son impressionnante animographie, à un pur projet de coeur.
Ce qui lui permet d'explorer des territoires formels à la fois proches du coeur de son métier de metteur en image (apprendre à chasser l'image belle, expressive, signifiante...) et de la résonance émotionnelle habituelle de certaines de ses plus belles oeuvres (renouer avec le souvenir d'un père disparu en imaginant son point de vue, (re)découvrir ses proches en essayant d'immortaliser quelque chose de leur essence). Nerdy et universel, quelque part. Ce qui est encore plus beau c'est que par la pratique de la photographie, par la redécouverte des traces qu'il a laissées, ce n'est pas tant la personne de ce père qui s'ébauche petit à petit mais un point de vue ; ce qu'il voyait et cherchait à conserver pour lui-même lorsqu'il regardait ses enfants. Ce avec quoi la protagoniste est mise en contact, c'est moins la silhouette précise de son Papa que la tendre effluve de l'amour qu'il lui portait. En cela particulièrement, la deuxième moitié de l'OAV est bouleversante : on part à la recherche d'un panorama réel que le petit frère avait dessiné dans sa petite enfance (après l'avoir photographié dans sa mémoire) lors une randonnée de montagne. À ce seul dessin, dont le souvenir original est inaccessible, on va essayer de faire correspondre un lieu réel porteur de nostalgie. C'est juste à tant de niveaux, passionant sur le papier et exécuté avec une virtuosité tranquille. Il y a même un twist... spoilers !
Outre cela, ce premier OAV (la série se déclinera en plusieurs saisons et une série de films) occupe un espace qu'on pourrait grossièrement situer entre Aria et K-on!. Du premier il garde l'observation pensive, les paysages somptueux et globalement un sens très fort de l'espace et du lieu de cette petite ville qui à force d'être si amoureusement dessinée, avec tant de détails sous une multitude d'angles et par tous les temps, finit par devenir aussi palpable que Neo-Venezia (avec toutefois plus de réalisme que cette dernière, qui avait davantage des airs de labyrinthe à la magie discrète). Du second il importe une énergie nouvelle, des interactions plus dynamiques - parfois stridentes même - entre les personnages, des visages aux palettes d'expression plus amples (dans Aria les moments comiques voyaient systématique la bouille des personnages réduite à un blob monoface - ce que je ne critique absolument pas par ailleurs, l'effet produit est juste différent).
En contraste avec la suite de la série, qui se concentrera sur l'écriture d'un cast plus large et se décentrera légèrement de Potte, cet OAV est très centré sur la photo, les balbutiements de Potte en la matière, ses essais maladroits et touchants pour trouver le meilleur angle de vue possible, quitte à ramper au sol ou trébucher (relatable, much?), son admiration pour la photographie plus professionnelle de son idole, son désespoir face aux photos ratées (passionnantes représentations d'objets flous et de cadrages "foirés", évidemment mes photos préférées de la série). Bref, sans doute la partie la plus nerdy de la série en la matière, mais également celle qui, jusqu'ici (j'arrive bientôt à la troisième partie) me touche le plus. Je vous recommande d'autant plus de passer le pas que l'OAV est bref : 1h tout pile, ça n'est pas cher payé pour avoir accès à l'album photo le plus personnel de l'un des plus grands monsieurs de l'animation.
Des petits extraits choisis ici :
https://www.sakugabooru.com/post/show/173241
https://www.sakugabooru.com/post/show/173193
https://www.sakugabooru.com/post/show/47446
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 31 mai 2022
Critique lue 28 fois
Du même critique
"Le plus connu des musiciens folk sixties dont personne n'aie jamais entendu parler." Ainsi s'exprime très justement un journaliste dans un article dédié à la mémoire de Jackson C. Frank, mort en...
Par
le 17 oct. 2013
68 j'aime
5
Cette citation n'est pas de moi, c'est Saitama lui-même, principal protagoniste et « héros » de One-Punch Man, qui la prononce après un énième gros vilain dûment tabassé d'un seul coup...
Par
le 5 janv. 2016
67 j'aime
38
On pourrait être tenté, à l'approche de la musique de Murmuüre, de ne parler que de Black Metal. On pourrait amener, à la simple écoute des guitares poisseuses et saturées ou bien des - rares -...
Par
le 30 sept. 2014
54 j'aime
5