Tekken: Bloodline, c’est un peu comme si tu assistais à un tournoi de baston où les coups volent, mais où personne ne prend la peine d’écrire un scénario entre deux rounds. Basée sur la célèbre franchise de jeux vidéo, la série Netflix promettait de nous plonger dans l’univers ultra-violent de Tekken avec un focus sur Jin Kazama. Résultat : une série qui a de la punchline dans les poings, mais pas vraiment dans le texte.
L’histoire suit Jin, un jeune homme en quête de vengeance après la mort tragique de sa mère. Formé par son grand-père démoniaque Heihachi Mishima (parce que rien ne dit "entraîneur sympa" comme un gars prêt à te jeter d’une falaise), Jin entre dans le légendaire King of Iron Fist Tournament pour affronter des adversaires… et ses propres démons. Mais tout cela sonne plus excitant sur le papier que sur l’écran.
Visuellement, la série adopte un style qui oscille entre l’animé traditionnel et une animation 3D un peu rigide. Les combats, bien qu’intenses, manquent parfois de fluidité, et certains personnages semblent figés dans des poses qui rappellent un peu trop les menus de sélection du jeu. Certes, les mouvements emblématiques des personnages sont là, et les fans du jeu y trouveront des clins d’œil sympathiques, mais l’ensemble manque de ce punch visuel qui rendait Tekken si iconique.
Les personnages, pourtant riches et variés dans la franchise originale, sont ici réduits à des clichés ambulants. Jin est l’archétype du héros torturé, Heihachi est l’énième mentor cruel mais mystérieux, et les autres participants au tournoi sont à peine esquissés. On aurait aimé voir un peu plus de profondeur dans leurs interactions, au lieu d’enchaîner des scènes qui ressemblent à une cinématique de jeu étirée.
Côté intrigue, Tekken: Bloodline reste désespérément linéaire. Les enjeux sont clairs, mais manquent de surprise ou de complexité. On avance de combat en combat, sans vraiment se sentir investi dans ce qui se passe en dehors de l’arène. Les dialogues, eux, oscillent entre le fonctionnel et le franchement risible, avec des phrases dignes d’une campagne solo de jeu vidéo des années 2000.
Le vrai problème, c’est que la série semble hésiter entre plaire aux fans hardcore de Tekken et séduire un nouveau public. Résultat : elle finit par frustrer les deux camps. Les fans voudront plus de références et de respect pour le lore, tandis que les nouveaux venus se perdront dans un univers qui n’est jamais vraiment expliqué.
En résumé : Tekken: Bloodline est une tentative louable de porter un jeu culte à l’écran, mais qui manque de finesse et d’impact. Une série qui livre quelques bons coups de poing, mais qui tombe souvent à plat entre les rounds. À voir si tu es fan de la franchise, mais sinon, mieux vaut relancer une partie sur ta console.