Des séries et des dessins animés, j'en ai vu plein quand j'étais petit. J'en ai oublié certains. Il y en a d'autres que je préfèrerais ne pas avoir adulé. Il y a ceux qui m'évoquent aujourd'hui un arc-en-ciel de bons sentiments dégoulinant de niaiserie et de mièvrerie. Mais il y a aussi ceux qui vous changent profondément, qui marquent votre mémoire au fer rouge, qui laissent une trace indélébile dans votre subconscient, et qui, occasionnellement, provoquent une phobie des hommes-chat.
Téléchat fait partie de ces séries là.
Pour un adulte, difficile d'imaginer l'empreinte laissée par Groucha, la chat au bras plâtré, fixant la caméra de ses yeux sournois et cruels en débitant des infos aussi louches que lui. Comment mesurer l'inquiétude que peuvent provoquer ces micros, fers à repasser et autres objets du quotidiens transformés en horreurs indicibles ? Comment même penser à montrer des Pubpub, GTI, Lola, Léguman, et gluons à des enfants innocents ?
Je suis pas sûr d'avoir tout compris à l'époque. Mais j'ai grandi avec, et vingt ans après je m'en souviens encore. Et le pire, c'est que malgré le traumatisme, malgré la phobie des hommes-chats, malgré les cauchemars, malgré les envolés lyriques sur les méfaits de Léguman, je crois que j'ai bien aimé Téléchat. C'était glauque, peut-être. Un peu tordu, un peu flippant. Mais surtout intelligent, drôle, critique sans être chiant.
Et pour ne rien gâcher toujours d'actualité.