Ca commence comme un period drama formaté digne d'une romance Disney entre une jeune paysanne rebelle et un beau prince charmant. Ce schéma fleur bleue volontairement très balisé est ensuite sadiquement détourné pour se muer en véritable descente aux enfers implacable et poignante. Les montagnes russes du bonheur et du malheur, un yoyo émotionnel d'autant plus cruel. Derrière ça on retrouve une dénonciation à la Dickens de la misère sociale de l'époque et du poids des moeurs sociétales hypocrites, sans compter la modernité du parti pris féministe prééminent. Ce genre de romans du XIXème siècle au trait appuyé peut s'avérer assez tire-larmes aujourd'hui mais la série se garde d'un pathos outrancier, les derniers plans sont d'ailleurs un exemple de sobriété d'autant plus viscéraux dans l'évocation.
Le personnage d'Alec le prédateur est peut être un peu trop pervers pour la vraisemblance et les parents de Tess trop empotés mais ces caricatures revêtent presque un rôle symbolique comme dans un conte. Le deuxième niveau de lecture est tout aussi puissant par ses métaphores classiques en rapport avec le sujet, que ce soit l'opposition entre la noblesse achetée et celle de caractère, le véritable comportement chrétien et celui des représentants de l'église, ou même les allégories comme celle des oiseaux en cages. Bref un mélodrame fort et radical au casting British toujours impeccable qui se joue des codes pour mieux les ployer à son propos sans épargner personne.

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le 10 janv. 2019

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archibal

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