La chute du fort d'Alamo en 1836 et un premier épisode avec son générique qui donne l'accroche immédiatement, pour traiter de la révolution texane contre le pouvoir mexicain et son indépendance - qui rejoindra les Etats-Unis en 1845.
Roland Joffé (« La Déchirure », « Mission ») nous livre une réalisation globalement réussie, sobre et efficace, des plans rythmés malgré quelques longueurs (1h30/épisode sur 5) et des moments d'humour plaisants.
Des situations loufoques, soit par des binômes, ingrédients souvent infaillibles, soit par certaines répliques bien senties, pour un hommage au cinéma de genre.
Les amateurs apprécieront d'autant plus que la brochette d'acteurs connus peut tenter avec une sorte d'ambiance un peu kitch pour la nostalgie. Accompagné de couleur sépia et de musique de circonstance, de grands espaces pour un dépaysement assuré, qui fait son oeuvre au moins sur les trois premiers épisodes.
Au-delà, le rythme se perd dans des situations trop vite réglées, voire bâclées, avec une accentuation de scènes peu intéressantes ; notamment avec les indiens hurlants et criants -et plutôt figurants. (le thème ici n'est pas les combats entre colons américains et indiens mais souffre de caricature, qui semblait avoir été dépassé !).
Une galerie de portraits, pas toujours bien fine ni même trop approfondie pour appuyer quelques bons sentiments... qui tient plus du western type que d'une fiction historique.
Olivier Martinez dans le rôle du sanglant général mexicain, qui adore les combats de coqs (symbole de la virilité du personnage ?) et Bill Paxton, général au grand coeur, pour conduire une armée vers la victoire.
Mention spéciale pour Jeffrey Dean Morgan (impeccable de sobriété (!) c'est donc possible... dans le rôle du chef des rangers – pour le coup je revoie ma copie ravie de son rôle impeccablement mené......pour être même le pilier de cette série...
Jéremie Davies toujours autant parfait pour un rôle de déserteur, remis de force à sa place.
La belle vengeresse (Cynthia addai-robinson vue dans 2 saisons de “Gladiator”) et Ray Liotta toujours impressionnant malgré une évolution décevante pour ces deux-là, assurent les ingrédients apparemment obligatoires.
Du coup l'intérêt se trouve plus dans les acteurs -qui normalement brillent plutôt par leur absence dans les séries réussies, pour plus de crédibilité-. Mais quelques surjeux malvenus, des moments d'émotion ratés (Brendan Fraser par exemple mais pas seulement).
Le bémol principal se trouvera dans le manque de cohésion de l'ensemble entre drame et humour, tuerie et romanesque, des scènes parfois limite “eau de rose”, ou encore la violence du thème qui se trouve amoindri et en décalage, rendant l'ensemble assez maladroit, avec un melting pot de semi retournements assez moyens.
Un manque de dynamisme bien regrettable dans les combats rajoutera à ce fameux et définitif détail qui “tue” et qui fait baisser l'ensemble de chaud à bien tiède, par une scène affligeante.
Je laisse le soin de le vérifier par cette voix "off" faisant office de réflexion psychologique...de la belle.
Un message final pour la fin d'une époque... et la naissance des “Texas rangers” ...Pour une seconde saison peut-être.
Un bon moment quand même pour qui aime le genre.