That '70s Show, diffusée sur FOX en 1998, c’est la série nostalgique par excellence, mais avec des pantalons pattes d’éléphant, des décors orange et des ados qui passent leur temps à philosopher sur la vie dans un sous-sol enfumé. Ici, on plonge dans les années 70, une époque où la technologie se résume à des téléphones avec des fils et où l’internet n’a pas encore rendu tout le monde parano. La série suit Eric Forman, ado malmené par ses parents sarcastiques et un peu dépassé par la vie, ainsi que sa bande d’amis improbables, qui explorent les joies et les galères de l’adolescence avec un air de "peace and love" un peu dissipé.
Le cœur de la série, c’est ce sous-sol emblématique, où Eric, Donna, Kelso, Jackie, Hyde, et Fez passent leur temps à rire, débattre de trucs absurdes et se lancer dans des discussions pseudo-philosophiques sous les effets d’une fumée suggestive. Eric, le héros un peu nerd mais attachant, est le fils rêveur qui vit dans l’ombre de son père, Red, un homme bourru et avare de compliments, dont le passe-temps principal est de menacer de botter le derrière de son fils. À côté de lui, Kitty, la mère survoltée, apporte son lot d’optimisme décalé. Ensemble, ils forment une famille où le sarcasme est roi et où l’éducation parentale est quelque peu... spartiate.
Chaque membre de la bande apporte sa touche de folie : Kelso, le beau gosse stupide mais adorable ; Jackie, la peste superficielle qui découvre peu à peu la vraie vie ; Hyde, le rebelle à la conscience sociale et aux théories du complot ; Fez, l’ado étranger qui ne comprend rien à la culture américaine mais qui est pourtant plein de bonne volonté ; et enfin Donna, la petite amie sérieuse et féministe d’Eric, qui offre une touche de bon sens à ce groupe en roue libre. Leurs interactions, entre querelles d’ados et amitiés indéfectibles, sont le sel de la série, avec un humour qui oscille entre la moquerie gentille et le comique de situation absurde.
L’humour de That '70s Show repose sur ses personnages hauts en couleur et ses dialogues bourrés de répliques cinglantes. La série adore les stéréotypes – le père dur et inflexible, le bellâtre idiot, la fashionista superficielle – mais elle les exploite avec un second degré qui fait sourire, même si certaines blagues peuvent sembler datées aujourd’hui. Les situations comiques sont souvent simples mais efficaces, qu’il s’agisse d’Eric qui subit les foudres de Red, de Kelso qui multiplie les bourdes, ou de Fez qui fait face aux bizarreries américaines avec son regard candide. Les années 70, avec leurs excentricités vestimentaires et culturelles, servent de décor parfait pour les gags visuels, les répliques décalées, et les séances de "cercle" où chacun philosophe vaguement sous les effets de la fumée… mystérieuse.
Visuellement, That '70s Show rend hommage à l’époque avec des décors et des costumes qui respirent les années 70, entre les papiers peints psychédéliques, les chemises à col pelle à tarte et les voitures d’époque. Cette reconstitution permet de plonger dans l’ambiance "groovy" avec un certain charme rétro, même si cela reste un peu cliché. Les rires en boîte et le format sitcom classique font que la série garde un côté très "90s qui regarde les 70s", mais cela ajoute aussi à son charme et à son côté léger.
Cependant, That '70s Show n’échappe pas à certains clichés et schémas répétitifs : on retrouve souvent les mêmes blagues sur la bêtise de Kelso, les étrangetés de Fez, ou les sermons de Red. À force de voir Eric subir les mêmes malheurs et Donna jouer le rôle de la petite amie indéfectible, on finit par connaître les ficelles par cœur. Cela n’empêche pas de rire, mais cela donne un petit goût de déjà-vu au bout de quelques saisons.
En somme, That '70s Show est une série qui, malgré ses répétitions, réussit à capturer l’esprit de l’adolescence avec humour et nostalgie, en nous transportant dans un passé où les préoccupations étaient finalement plus simples. Pour ceux qui apprécient les sitcoms rétro avec des personnages excentriques et des dialogues bien sentis, c’est une balade amusante dans les années 70. Pour les autres, l’éternelle adolescence de ces personnages peut finir par sembler aussi encombrante que les pantalons pattes d’éléphant qu’ils arborent fièrement. Mais une chose est sûre : l’humour et le sarcasme, eux, sont intemporels !