Suite au succès de Squid Game, nous entrons dans une nouvelle ère où le public semble préférer la télé-réalité fictive à la télé-réalité réelle. Contrairement à ce que nous regardions il y a plus d’une dizaine d'années, ce type de fiction peut tout se permettre, dans le seul but de satisfaire une curiosité parfois malsaine. Cela soulève alors la question suivante : "Serions-nous prêts à faire la même chose pour plus de sensationnalisme ?" Je n’ai pas de réponse tranchée, mais c'est le genre d'interrogation que Squid Game ne manque pas de soulever, et que l'on retrouve également dans son « petit frère » The 8 Show.
Individualisme, jalousie, argent, opportunisme, échelle sociale, précarité, loi du plus fort... La série tente de traiter une multitude de thèmes en prenant pour base un jeu avec des participants numérotés. En résumé, plus le jeu dure longtemps, plus vous gagnez d’argent. Ici, la défaite ne survient pas à cause de la malchance d’un biscuit cassé ou d’une crampe pendant "1, 2, 3, soleil". Non, la défaite est collective. Le seul paramètre de « chance » sera le numéro que chaque participant choisira.
Les règles sont intéressantes et ont du potentiel pour proposer quelque chose de nouveau. Malheureusement, on sait dès le troisième épisode vers quoi la série se dirige, sans véritables surprises. Côté casting, on a droit à des personnalités aussi clichées que possible, ce qui rend l’intrigue rapidement prévisible.
Forcément, quand tu donnes les pleins pouvoirs à une connasse psychopathe, accompagnée d’un mec qui frappe tout ce qui bouge mais n’a rien dans le cerveau, il n’est pas surprenant que cette fragile chose qu’on appelle démocratie ne tienne pas longtemps. Comme toujours, deux camps se forment : tantôt ce sont les méchants autoritaires qui gagnent, tantôt les soumis prennent leur revanche, puis ça bascule à nouveau, et ainsi de suite jusqu’à la fin.
Comme d’habitude, l’altruisme et le partage sont pénalisés, tandis que la fourberie et la tyrannie sont récompensées. Rien de très original pour un scénario qui avait pourtant de bonnes bases pour innover. C’est là mon principal reproche à cette série : elle est générique et sans surprise. Les décors sont soignés, la mise en scène est passable, les acteurs jouent correctement (malgré des rôles caricaturaux), alors pourquoi ne pas se démarquer un peu ? Il y avait moyen de rendre cette aventure bien plus humaine, sans pour autant la rendre ennuyeuse.
Nous sommes ici face à une vision bêtement fataliste où les riches sont les plus forts et supervisent, tandis que les pauvres sont soumis et travaillent. Merci, The 8 Show, pour cette grande révélation !
Et que dire de cette scène post-générique ? Elle vous laisse dans le flou total, avec un sentiment d’inachevé.
La morale semble indiquer que les spectateurs (oui, vous !) ont bien pris du plaisir à regarder ce jeu, et que vous seriez probablement friands d’une saison 2.
Pour conclure, je trouve cette scène un peu prétentieuse et même maladroite vis-à-vis du respect dû à son public. Mais bon, la série n’est pas mauvaise. Si je devais résumer mon avis, ce serait un simple "mouais".