N'ayant rien à jouter ou à retrancher à la critique de guyness (sauf en ce qui concerne le sous-texte étiquetable sous l'appréciation "oui, bon, Yoko quoi"), je vais faire chorus en résumant l'article du Guardian qui justement, et mieux vaut tard que jamais, répare cette faiblesse en proclamant l'essentiel dès le titre :
The world owes Yoko an apology! 10 things we learned from The Beatles: Get Back
(Le monde doit des excuses à Yoko ! 10 choses que nous avions apprises de The Beatles : Get Back)
The Beatles didn’t know what they were in for : Les Beatles ne savaient pas où ils allaient.
Le concept de Let It Be était : pas de concept. Les Beatles sont arrivés dans un studio vide en se demandant où se trouvait l'équipement. Sans savoir pour quoi au juste ils répétaient. Ni à quoi ressemblerait le résultat final. Et certainement pas à quel point était tordu le réalisateur Michael Lindsay-Hogg, qui non seulement enregistrait leurs conversations, mais encore cachait des micros dans des pots de fleurs.
Michael Lindsay-Hogg made a terrible film and had a lot of bad ideas : Michael Lindsay-Hogg a fait un film épouvantable et avait plein de mauvaises idées.
Parfois il faut savoir quand la fermer et écouter. Mais pas Lindsay-Hogg. Tout au long de Let It Be, quoi qu'il se passe, il est là, tirant sur un cigare, intervenant avec des commentaires et des directives stériles, et à un moment suggère de filmer dans un orphelinat ou un hôpital pour enfants.
Paul McCartney IS really good at writing songs : Paul McCartney est VRAIMENT un bon compositeur.
On avait certes peu de doutes à ce sujet avant le documentaire, mais le voir faire surgir Get Back du néant est une chose que je n'avais encore jamais vue. Pendant une seconde, la chanson n'existe pas ; la suivante, il la joue en improvisant les paroles. Le bâillement de Ringo et l'air assommé de George suggèrent que ça lui arrivait souvent. Pour ceux qui le voient pour la première fois, on dirait de la sorcellerie.
Ringo is an amazing drummer : Ringo est un batteur stupéfiant.
Encore un vieux non-débat auquel il faut vraiment mettre fin. Starr n'est pas un figurant qui a eu de la chance - il est un des meilleurs batteurs du rock et les Beatles n'auraient pas été aussi bons sans lui. Sa contribution est là et chacun peut la constater, même s'il n'était pas aussi créativement engagé que les trois autres.
The world owes Yoko Ono an apology : Le monde doit des excuses à Yoko Ono
Ce n'est pas Yoko qui a séparé les Beatles. Rejeter la faute sur sa présence constante a toujours été une accusation absurde et paresseuse fondée sur la misogynie et le racisme, et voir les partenaires aller et venir dans le studio ainsi que d'autres invités rend évident le "deux poids, deux mesures".
Oui, il y avait des tensions - compliquées, bien enracinées et venant de loin -, mais, comme le dit McCartney, la présence de Yoko n'était jamais un obstacle que si le reste du groupe le voulait bien.
Billy Preston could solve any crisis : Billy Preston capable de résoudre n'importe quelle crise
Ils ont le feu sacré quand ils jouent avec Preston - peut-être inspirés par son savoir-faire, peut-être libérés par le passage de Twickenham Studios à Savile Row. Mais par-dessus tout, peut-être bien que Preston était totémique - un ami remontant aux jours de Hambourg dont ils parlent si affectueusement tout au long de Get Back, et un rappel de temps plus amicaux et plus heureux.
6bis. Glyn Johns dressed incredibly : Glyn Johns savait vraiment s'habiller
(Ca on s'en fout un peu, mais le Guardian tient à nous faire remarquer que même l'extravagance des tenues de George ne pouvait pas rivaliser avec celles de l'ingénieur du son, et que c'était lui qui s'habillait le plus comme une rock star. Bon.)
Mal Evans is a joy to watch : Mal Evans fait plaisir à voir
Le roadie des Beatles aurait fait n'importe quoi pour eux, quoi qu'ils lui demandent. En partant déjeuner, McCartney laisse tomber que ce pourrait être bien d'avoir une enclume. Une heure plus tard environ, voilà Evans qui tape sur une enclume pour une des premières prises de Maxwell's Silver Hammer. Il lance des idées pour The Long And Winding Road et dès que Harrison annonce qu'il s'en va, Evans vérifie qu'il sera payé et dit qu'il s'adressera à Apple pour le restant dû. Quel précieux collaborateur.
Reality TV primed us for Get Back : La télé-réalité nous a préparés à Get Back
Si épouvantables qu'aient été certaines de ses idées, Lindsay-Hogg avait probablement raison d'avoir essayé de construire une sorte de fil narratif. Il n'avait pas derrière lui 20 ans de télé-réalité, qui a conditionné les spectateurs à la normalité des temps morts. Souvenons-nous aussi que jusqu'alors, on voyait la plupart des artistes dans un cadre scénique pré-arrangé, jamais de façon directe et sans filtres. Maintenant, nous sommes à l'aise avec ce genre d'accès, quand nous ne l'exigeons pas.
McCartney comes out better than anyone expected : McCartney se montre à son meilleur
Exit l'idée reçue que McCartney se conduisait alors comme en control freak et en monstre d'égotisme. Dans Get Back, Peter Jackson prend une chanson triste et l'améliore. Nous voyons McCartney encourager ses copains dans leur écriture, chouchouter leurs egos, écrire prolifiquement, injecter de l'enthousiasme et s'assurer que les choses avancent. L'instant où il s'assoit après que Harrison est parti et que Lennon ne s'est pas montré en lâchant : "et puis il en resta deux" tandis que ses yeux se remplissent de larmes est.... too much.
This didn’t have to be the end : La fin n'était pas une fatalité
Il est impossible après avoir vu Get Back de ne pas imaginer un avenir différent où les Beatles auraient enregistré All Things Must Pass en guise de Let It Be (peut-être, mais le message est le même, NDT), fait cas des avertissements de Glyn Johns sur le rôle inévitablement désastreux d'Allen Klein comme manager, se seraient ressourcés avec une poignée de concerts à travers la Grande-Bretagne, auraient pris une année sabbatique ou deux pour faire leurs albums solos, et se seraient réunis de nouveau.
Et si c'est trop demander, imaginons au moins un avenir où toutes les bandes d'Anthology seront confiées à Peter Jackson pour qu'il leur y insuffle toute sa magie.
NDT : Effectivement.... De ce que j'ai vu, tout tend à faire penser exactement cela au spectateur : que la fin n'était pas une fatalité.
https://www.theguardian.com/music/2021/dec/02/the-beatles-get-back-peter-jackson-documentary?CMP=fb_gu&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3R0RksYeRum1uAbYjwfCI830S19VGIoqebbNe45bYPDyP6zctoSjD9knY#Echobox=1638613821