Une situation simplissime : deux personnes discutent dans un café.
Un pitch percutant : l'une demande, l'autre exauce des voeux.
Un enjeu efficace : pour réaliser le vœu, il suffit d'accomplir une tâche, et souvent cette tâche est fort discutable moralement...

Et à partir de ce concept, la série va proposer en 5 courts épisodes une bonne étude de personnages, et poser une question simple, une question qui provoque empathie et projection immédiate du spectateur :
"Que sommes nous prêts à faire pour obtenir ce que nous voulons ?".
Tuer ? Voler ? Renoncer à son ancienne vie ? Donner la sienne ?

L'écriture est bonne, la mise en scène assez déliée pour tenir l'honorable performance de développer tous les enjeux de l'histoire en se cantonnant strictement au décor unique du "diner" où les conversations se tiennent. L’interprétation et les dialogues sont assez efficaces pour tenir notre attention tout au long des 5 épisodes de 20 minutes.

Écriture de qualité, composition habile, pitch digne de Matheson ou de Rod Serling... cela en fait-il une bonne série ?
Je suis partagé. Car si je vois en quoi le pitch peut laisser présager des échanges intéressants, l'ensemble ronronne quand même pas mal : à mi-chemin entre des entretiens avec un "psy" énigmatique, et le rapport de péripéties qui mèneront les demandeurs à leur perte ou une forme de révélation. Classique parcours "initiatique" où les protagonistes finissent par "se" trouver, se perdre, ou comprendre la vanité de leurs voeux.
C'est là que je suis un peu déçu : sans vous spolier l'ensemble, je trouve que dans leur grande majorité, ces personnages ne sont pas forcément très transgressifs, et que les circonstances extérieures servent un peu facilement de "deus ex machina", évitant les situations qui fâchent.

Ne vous attendez donc pas trop à être bluffé par cette intrigue, certes solidement composée, mais relativement prévisible.
Vous passerez quand même un agréable moment dans ce "diner", sur la banquette du fond, en compagnie de ce mystérieux pourvoyeur.
La durée totale de la série n'excède pas celle d'un film, vous ne risquez pas grand chose à tenter le voyage.
Recommandable.

PS : Si ce genre de sobriété vous plait, je ne saurait trop vous recommander le film : "The Man from earth".
J'en parle un tout petit peu dans cette liste-ci : http://www.senscritique.com/liste/Histoires_sans_esbrouffe_ni_FX_le_fantastique_discret/222338
Pitchblack
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 5 juin 2013

Critique lue 903 fois

2 j'aime

Pitchblack

Écrit par

Critique lue 903 fois

2

D'autres avis sur The Booth at the End

The Booth at the End
Cuckoo
9

How far would you go...

The Booth At The End est l'exemple même qu'il est encore possible de faire des séries rafraîchissantes et avec très peu : des dialogues. Celle-ci peut se résumer en une seule phrase : jusqu'où êtes...

le 31 oct. 2012

10 j'aime

1

The Booth at the End
Provehito
8

Voulez-vous faire un marché?

SAISON 1 : Originalité est le mot clef de la première saison de cette série. Postulat de base très simple : un homme dans un bar peut exercer votre voeu contre une action à remplir qu'il prend dans...

le 28 févr. 2015

8 j'aime

6

The Booth at the End
Rasebelune
9

La pause café de votre vie !

[...] L'intégralité de la série se déroule donc sur la banquette du fond, et se compose exclusivement des dialogues entre l'homme, énigmatique, au visage illisible, et ses interlocuteurs parfois...

le 14 mars 2012

6 j'aime

1

Du même critique

The Killing
Pitchblack
5

Il y a des pistes intéressantes à suivre... et puis il y a toutes les autres...

(critique faite après avoir vu le tiers de la série) Qu'est ce qu'un bon thriller pour une série télé ? Un bon pitch avec une profondeur suffisante pour pouvoir broder dessus ? OK The Killing...

le 16 nov. 2013

16 j'aime

1

Les Royaumes d'Amalur : Reckoning
Pitchblack
8

Ce n'est pas Skyrim, ce n'est pas WoW, c'est entre les deux et c'est très bien...

Et bien il est sympa ce jeu, avec un vrai gout de reviens-y. Ce qui m'a plu : [+] un système de baston très dynamique, qui classe plus le jeu dans le action-rpg que dans le rpg classique. Les mobs...

le 9 mai 2012

14 j'aime

The Superior Spider-Man (2013 - 2014)
Pitchblack
8

Un concept improbable qui finalement marche très bien

Je lis du Spider-Man depuis les années Strange : j'ai aimé la période classique, digéré les 80's, vaguement décroché dans les 90's (je n'aime pas du tout le run de Mac Farlane... trop creux à mon...

le 26 févr. 2013

11 j'aime

1