Créée en 2010, The booth at the end est une mini-série minimisant au maximum son décor : un resto, un homme et des "clients". Le challenge est donc de réussir à garder l’attention du spectateur alors qu’il n’y a pas d’actions à proprement parlé.

Préférant ne pas perdre de temps Jessica Landaw rentre dès les premières minutes dans le vif du sujet. On découvre ainsi un homme mystérieux recevant différentes personnes ayant chacune une requête particulière. Entre le père de famille souhaitant un rétablissement de son fils, la nonne perdant sa foi en Dieu ou encore la jeune fille voulant devenir belle, les demandes sont variées. Pour autant l’intérêt principal ne réside pas dans cette diversité de requêtes. Les missions qui leurs sont confiées et les dilemmes moraux qui en découlent sont les éléments qui rendent l’œuvre originale.
Un choix astucieux est d’ailleurs de narrer ces différentes histoires en parallèles. Un parti pris qui aurait pu amener une certaine confusion entre les récits mais qui finalement permet de mieux comprendre les intentions de notre étranger. De plus, l’auteur a la bonne idée d’annoncer le nom du prochain "client", on fini ainsi par facilement les reconnaître.
Bien plus que cantonné à notre statut de spectateur, on en vient à se demander ce que l’on aurait fait à la place de ces personnes.

Tout le génie réside d’ailleurs dans ce questionnement, refusant catégoriquement de nous montrer l’extérieur du "diner" et les actions que sont supposés effectuer les personnages. Le réalisateur préfère faire appel à notre imagination et nous implique ainsi tout au long des diverses intrigues. Ainsi chaque question soulevée, chaque décision prise nous renvoie à nos expériences et nos convictions afin de nous toucher au maximum.

Maîtrisant parfaitement son format, les épisodes durent 20 minutes, le réalisateur sait capter notre attention et créer un fil rouge intéressant. Celui-ci est des plus simples mais très efficace, il réside dans la volonté d’entourer de mystère cet homme assis au fond du "dinner".
Envoyé de Dieu ? Du Diable ? Médium profitant de son atout ? Ou encore simple manipulateur s’amusant des déboires humaines ? Différentes pistes sont abordés mais sont toujours restées en suspens.
Pour autant, l’auteur ne se repose pas sur ce postulat durant ses deux saisons et opte pour une évolution de l’intrigue dans sa seconde fournée. Loin de désépaissir le brouillard, on se retrouve au contraire face à une confrontation plutôt étonnante mais bien amené.

Bien évidemment tout cela ne serait que futilité en présence d’un casting morne. Fort heureusement les acteurs, pour la plupart inconnus, rendent parfaitement crédible leur rôle et permettent ainsi à croire en ses différentes histoires. Le choix de Xander Berkeley pour le rôle principal est payant, son apparence banale renforce l’aura qui entoure cet homme. Après avoir été cantonné dans des
seconds rôles dans divers films et séries telles que Candyman, Heat ou encore 24 heures chrono, il est plaisant de le voir à la tête d’une œuvre où il peut démontrer son talent.

Au final, The booth at the end se dévore rapidement et avec plaisir. On n’attend plus qu’une chose, la diffusion de la troisième saison. Pour les curieux, vous pouvez découvrir les épisodes sur Dailymotion (http://www.dailymotion.com/sas/the-booth-at-the-end/saison1).
tzamety
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le 8 déc. 2013

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tzamety

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