Critique de la saison 1 et les 4 premiers épisodes de la saison 2
Résumé :
"The Chosen" ambitionne de nous plonger dans l'histoire de Jésus et de ses disciples avec une fraîcheur et une profondeur inédites. Toutefois, ce qui se présente comme une exploration renouvelée de récits sacrés s'avère rapidement être une traversée laborieuse à travers un désert de stéréotypes et de représentations superficielles.
Critique :
La mise en scène de "The Chosen", loin de capturer l'essence des récits sacrés avec innovation ou finesse, fluctue entre des moments de lucidité éphémère et une grande majorité de scènes manquant cruellement de dynamisme et d'originalité. La tentative sporadique d'un épisode en plan séquence dans la deuxième saison semblent plus être un exercice de style qu'une réelle contribution à l'histoire, souvent réduites à des dialogues fastidieux entre des apôtres rendus insupportables par une écriture paresseuse. Les personnages secondaires, et notamment les apôtres, sont caricaturés à l'extrême, transformant des figures historiquement riches et complexes en versions unidimensionnelles d'elles-mêmes. Mathieu est particulièrement victime de cette simplification, réduit à un cliché sur pattes qui semble avoir été directement inspiré de personnages de films bien connus pour leur génie mathématique mais socialement inadaptés, sans apporter de fraîcheur ou de profondeur à cette représentation éculée. Les interactions entre ces figures, qui auraient pu offrir des moments de réflexion profonde ou d'élévation spirituelle, se transforment trop souvent en échanges qui frôlent le ridicule, sapant toute tentative de créer une ambiance crédible ou même respectueuse des textes originaux.
Loin de se contenter de ces échecs narratifs, la série amplifie son malaise par une lourdeur dans l'évangélisme, martelant sans finesse son message au point de le rendre contre-productif. Ce zèle, bien que peut-être bien intentionné, aliène plutôt qu'il n'attire, confinant "The Chosen" dans une bulle évangélique qui résonne peu au-delà de son public cible déjà conquis.
Conclusion :
Malgré ses ambitions, "The Chosen" se heurte à ses propres limites, n'arrivant pas à transcender la barrière entre l'intention et l'exécution. La série, bien qu'éclairée par la performance de Jonathan Roumie, reste engluée dans une interprétation trop simplifiée et un évangélisme pesant. En fin de compte, elle illustre le défi de rendre une histoire sacrée accessible et significative pour un public contemporain et diversifié, sans s'y perdre.