Résumé:
"Road House" (2024), orchestré par Doug Liman, ambitionne de réinventer un nanar de 1989 avec un zèle qui, malheureusement, peine à convaincre. Jake Gyllenhaal, dans la peau d'Elwood Dalton, un ex-combattant de MMA reconverti en gardien d'une boîte de nuit floridienne, s'égare dans un labyrinthe de clichés. Conor McGregor, en tentant de jouer les antagonistes, livre une performance qui susciterait la nostalgie même chez les aficionados des films de série B les moins exigeants.
Critique:
À une époque où le cinéma tente désespérément de se redéfinir, "Road House" (2024) semble avoir manqué l'appel à l'innovation. Certains optimistes diront que le film ne cherche pas à plonger dans les méandres des relations amoureuses ou dans la complexité des dynamiques humaines. D'accord, mais cela explique-t-il vraiment la déconcertante platitude des combats, supposés être le cœur palpitant de l'œuvre, qui semblent avoir été mis en scène par des amateurs en pleine improvisation ?
Et pourquoi diable accorder tant d'importance à une romance plus insipide qu'un dîner sans épices ? La réponse, enveloppée dans les brumes de l'indifférence, reste un mystère. Jake Gyllenhaal, dont le talent n'est plus à prouver mais ici sous-exploité, et Conor McGregor, dont l'entrée dans le monde du cinéma nous rappelle que l'excellence dans un domaine ne garantit pas le succès dans un autre, semblent prisonniers d'un scénario où l'ennui dispute la vedette à la tension.
Les scènes d'action, qui auraient pu sauver le film d'un naufrage total, s'avèrent être une mosaïque brouillonne de prises de vue, comme si on assistait à un match de boxe dans une boule à neige. La qualité des effets spéciaux, digne d'un jeu vidéo démodé, n'arrange rien à l'affaire, plongeant le spectateur dans un abîme de perplexité.
Conclusion:
"Road House" (2024) se dresse comme une curiosité cinématographique, dont l'échec est presque aussi fascinant que le film est déroutant. Entre des combats sans saveur, une histoire d'amour à en dormir debout et une mise en scène qui semble avoir pris toutes les mauvaises décisions, le film s'affirme comme un prétendant au titre peu enviable de fiasco de l'année. Difficile de déchiffrer les intentions derrière un tel projet, si ce n'est peut-être de rappeler avec mélancolie que certains classiques devraient rester paisiblement endormis dans les annales du passé. Pour Doug Liman et son équipe, cette version de "Road House" pourrait bien être un chemin à oublier, mais pour le public, elle restera un souvenir ironique de ces moments où le cinéma, cherchant à innover, finit par tourner en rond. Passez assez drôle pour être un nanar, pas entièrement nul pour être un navet, juste un film médiocre.