Il faut parfois laisser les classiques des années 80 à leur place. Road House, qui n’était déjà franchement pas le meilleur bonbon des (very late) eighties, fait ici l’objet d’un remake tourné à 100% vers l’action à la mise en scène et aux dialogues assez médiocres. D’abord, pour les fans de l’UFC qui auraient été tentés à la suite du matraquage fait par l’organisation de mma pour le film, ne vous attendez pas à grand chose. Le monde des arts martiaux ne sert que d’arrière-plan plus ou moins utilisé, et vous ne trouverez votre bonheur que lorsque de brefs moments vaguement techniques lors des combats. Surtout, le mixage son, les mouvements de caméras et les effets spéciaux sont étonnamment nauséeux (sérieusement, des coups en CGI quand vous prenez le cadre réel de l’UFC pour tourner et McGregor au casting ?) alors qu’on aurait au moins pu s’attendre à un rendu efficace à ce niveau, à défaut d’espérer de l’originalité côté scénario. Car en terme d’écriture, la légèreté de l’original (on pouvait au moins lui concéder ça) cède à la place au grand guignol, même pas drôle une seule seconde (l’un des antagonistes se fait appeler « le grand Paupaul », et la première apparition de Conor McGregor est… à poil, en pleine rue…). Le ton « eighties » ultra décomplexé à la « Over the Top » ne doit pas tout excuser.
Le film ne tient en fait qu’à l’expérience de Gyllenhaal, dont le personnage bénéficie d’un semblant de développement (et encore, car il ne connaît aucune évolution pendant 2h). Mais voilà un bourbier dans lequel on aurait préféré ne pas le voir.