En six épisodes, The Corner place la barre très haute, et est supérieur à pratiquement toutes les séries que j’ai visionné. Pourtant elle n’est pas mise en avant comme certaines séries actuelles bien en dessous, ce qui est regrettable dans un sens. Alors c’est vrai qu’au premier abord elle n’est pas facile d’accès.
Au niveau du sujet tout d’abord. Le thème de la dépendance et de la drogue en général est difficile à traiter de base. Ici, on va encore plus loin puisque les protagonistes sont filmés en train de se shooter ou de consommer. C’est assez malsain, on a du mal à regarder sans ressentir de dégout mais c’est la réalité comme Simon veut nous l’a montrer.
Ensuite, son rythme. C’est vraiment lent. Elle se rapproche plus des anciennes séries HBO de ce côté (Les Soprano, Oz, The Wire plus tard) que des récentes (Game of Thrones, Vinyl). C’est surement le scénario qui veut ça aussi.
Le principal c’est que l’on ne s’ennuie jamais car les personnages sont captivants et attachants.
Enfin, la réalisation. On a l’impression de regarder une série documentaire. Les décors sont naturels, c’est exactement comme dans la réalité.
Le réalisme et la sobriété sont ici gages de qualité. Ceux sont deux des nombreux points forts de David Simon (David Mills également) et ce pourquoi il est le meilleur dans le monde des séries pour moi.
De plus, l’idée d’avoir une petite interview d’un personnage au début et à la fin de chaque épisode est géniale. Cela confirme presque l’aspect documentaire de la série.
David Simon sait également s’entourer d’acteurs méconnus à la base mais excellents.
En effet, ils sont remarquables. On dirait vraiment les habitants de Baltimore au quotidien tellement ils jouent bien. C’est impressionnant. Mention spéciale au trio familial, sublime et touchant (Khandi Alexander est sensationnelle, et sans oublier DeRodd, le petit frère).
https://www.senscritique.com/liste/Les_meilleurs_personnages_de_The_Corner/1849395
On en retrouvera quelques uns dans The Wire deux ans plus tard pour notre plus grand plaisir (Clarke Peters, Lance Reddick, Reg. E Cathy).
Autrement, au niveau de l’histoire, on le sait dès le début, ça ne finira pas de manière positive.
Tout le long des 6 épisodes, il n’y a pas une onde d’optimisme à l’horizon pour la plupart de ses personnes, c’est très triste à voir et à percevoir. Ils sont délaissés et personne ne fait rien. Du moment qu’ils restent aux alentours de la ville et ne font pas parler d’eux, il n’y a pas de problème pour les gens de classe supérieure on va dire.
Sinon la fin, avec les vrais personnes, est très émouvante. Une des fins les plus touchantes avec Six Feet Under d’ailleurs.
En conclusion, c’est pour ma part, la meilleure mini-série avec Corleone. Tout est parfait. CHEF D’OEUVRE !
Je vous conseille le livre qui est superbe également. On apprend plus de choses sur le quartier (beaucoup de description) et sur les protagonistes en général.
La série reprend parfaitement les grands axes du livre et propose un ensemble cohérent.
Note générale : 10/10