Il y a tant à dire

Lorsque je me suis lancé dans "The Crown", le Prince Philip venait de mourir et presque tous les reportages des journaux télévisés diffusaient des extraits de la série. C'est un fait assez notable puisque, habituellement, les journaux se contentent des images d'archives. C'est extrêmement rare de voir des images de fiction diffusées dans ces moments là.

C'est dire à quel point la série a marqué l'imaginaire collectif. Et après avoir vu les 4 saisons, je comprends pourquoi.

Le point fort de cette série c'est son ambition. Dès le départ, on comprend que les showrunners ne veulent pas d'une série lambda. Ils veulent d'une série où l'écriture des épisodes maintient un rythme soutenu du début à la fin. Des épisodes où la recherche historique est poussée, même si des libertés sont prises avec les faits. Des épisodes qui soit content un épisode isolé du règne d'Elizabeth II mais qui a été marquant, soit dressent le portrait d'un membre de la famille, ses aspirations et ses doutes ainsi que ses relations avec le reste de la famille ou du monde.

C'est une plongée passionnante dans un milieu que l'on pourrait penser ennuyeux. Non, entre les réceptions et les discours, il y a des luttes politiques, des conflits familiaux, des drames et de longues réflexions philosophiques et constitutionnelles.

Les showrunners veulent également une série à l'imagerie léchée. Les jeux de lumières, la composition des plans, la photographie en général : tout est fait pour imprimer dans la mémoire des spectateurs plusieurs plans grandioses à chaque épisode, presque similaires à des peintures, et qui font passer des messages complexes sans un seul mot.

Et pour ne rien gâcher, le casting a été minutieusement choisi et renouvelé entièrement toutes les 2 saisons pour rester crédible en terme d'âge. Que dire de Matt Smith en Principe Philip qui se débat avec ses démons et sa volonté de maintenir sa liberté coûte que coûte ? Que dire de Josh O'Connor qui a reçu à juste titre un Emmy Award pour son incarnation du Prince Charles et qui a su, entre autres, reproduire à la perfection sa façon si particulière de se tenir ? Que dire encore de John Lithgow qui livre probablement l'une des meilleures incarnations de Churchill que j'ai eu l'occasion de voir ? Il y aurait tant à dire et sur tellement d'acteurs.

Alors oui, parfois certains (rares) épisodes sont moins intéressants que d'autres mais moi qui ne suis pas très série TV et encore moins binge-watching, j'ai dévoré cette série. Et j'attends avec tellement d'impatience les 2 dernières saisons et leur nouveau casting.

Chapeau bas, c'est un sans-faute jusqu'à présent.