Thèmes : Période Joseon / Historique / Drame / Exercice du pouvoir
Romance : 60% / Bromance : 40% / Féminisme : 10% / Paternalisme : 30% *
Ha-sun est membre d’une troupe de clowns itinérante. Il ignore que sa ressemblance physique avec le roi de Joseon, Lee-heon, est flagrante. Il est repéré par l’entourage proche du souverain qui lui fait jouer son rôle pendant que ce dernier, toxicomane et perturbé, prend du repos. Petit à petit, Ha-sun est de plus en plus dévoué à la protection du trône et du peuple…
J’ai regardé The crowned clown par curiosité car les retours étaient plutôt bons et que j’aime bien suivre un sageuk de temps en temps.
Verdict : c’est une bonne série historique, avec les rebondissements habituels, c’est à dire des complots à tous les étages par des personnages avides de pouvoir et foncièrement mauvais. Ils sont ici confrontés à un être d’une grande bonté et d’une grande pureté (en tout cas au début de la série). Ben oui, forcément, Ha-sun est totalement innocent et dénué du machiavélisme qui l’entoure lorsqu’il arrive à la cour. Yeo Jin-goo est le brillant interprète du personnage, comme il interprète aussi son double sombre, le roi de Joseon.
Alors, oui, c’est un petit peu caricatural : les méchants sont méchants. Mais les “gentils” sont plus complexes qu’il n’y paraît au premier abord, qu’il s’agisse de Ha-sun ou bien de son mentor, Lee-gyu, le secrétaire général du roi, ils sont intéressants et le spectateur est agréablement surpris par la tournure de l'histoire et l'intelligence du scénario. Les personnages féminins, cependant, ne sont pas très bien lotis : la reine So-woon est belle et vertueuse, et c’est à peu près tout, la reine douairière est une psychopathe hystérique qui passe son temps à casser des objets et la petite soeur d’Ha-sun, Dal-hae, est insupportable. Ce n’est donc pas un drama où trouver de beaux personnages féminins comme je les aime…
Sinon, même si Yeo Jin-goo se fait remarquer dans le double rôle du roi et de son jumeau, la série vaut surtout pour Kim Sang-kyung, qui joue Lee-gyu. Dans ce rôle de conseiller averti du souverain, véritable homme de l’ombre qui tire les ficelles mais sait aussi se comporter comme un père, il est fascinant, complexe, touchant et charismatique. Un grand personnage pour un grand acteur.
Le drama est aussi très beau esthétiquement, il est élégant et il apparaît passionnant sur les difficultés de l’exercice du pouvoir : entre Lee-heon, écrasé sous le poids la couronne, hanté par des fantômes, terrifié et dont la vie ne tient plus qu’à un fil, et Ha-sun qui ne sait tout d’abord pas comment faire, effrayé, mais qui se révèle petit à petit plus royal que le roi, impressionnant toujours plus ceux qui l'entourent, la série déroule un scénario pertinent. Tout comme elle parle (bien) de ceux qui s’agitent en coulisse (Lee-gyu, Shin Chi-soo, la reine douairière), chacun animé par des ambitions différentes : démocratiques pour le premier, conservatrices pour le second, vengeresses pour la dernière.
Donc malgré des reproches concernant des personnages féminins essentiellement là pour faire de la figuration et des rebondissements un peu répétitifs et habituels, un drama qui vaut le détour, aux excellents interprètes.
*Voir page d'accueil de ma liste pour plus d'explications : https://www.senscritique.com/liste/Kdramas_vus/2850094