C'est l'heure du Shadow Show !

Voici un nouvel isekai qui entre dans la danse des nombreux animés du genre : est-ce qu'il se démarque ? La réponse est oui, il y arrive. The Eminence In Shadow est un animé qui varie bien entre le sérieux et la comédie absurde, porté par un personnage principal amusant et intrigant et une animation de haute facture, mais qui tombe aussi dans certains pièges de son genre.

En mettant au cœur de son histoire le personnage de Shadow ou Cid Kageno, l'animé propose une idée spéciale : un personnage principal qu'il sera difficile de décrypter, même pour le spectateur. Est-il vraiment un gamin surentraîné qui a eu de la chance de renaître dans son écrin idéal et ne comprend pas la menace qu'il affronte, même s'il la surclasse (pour l'instant) ? Ou est-il vraiment un génie de l'ombre, comme tout le monde l'imagine ? La réponse semble pencher d'un côté, mais en 20 épisodes, il est impossible d'en être certain. Et c'est ce personnage principal qui permet de créer des moments très absurdes, avec des décisions pour être le plus médiocre possible qui sont parfois bizarres.

Cid Kageno est donc un personnage vraiment bien conçu, il fait donc beaucoup d'ombres à ses elfes et au reste des personnages : elles restent encore au statut de simples pions, pas très intéressantes. Mais vu l'épisode final, ça pourrait bien changer par la suite. Certains personnages se démarquent (comme les sœurs Alexia et Iris, à l'avenir excitant), mais globalement, on assiste plutôt au Shadow Show en continu. Et même si c'est souvent amusant, cette surpuissance provoque aussi un peu de redondance sur l'ensemble de la saison. J'espère que, dans les suites, on ne sera plus dans la démonstration, mais dans la confrontation que l'on aperçoit dans l'épisode final. L'animé réussit à poser les bases d'une histoire qui promet d'être bien plus dense et excitante par la suite.

Pour offrir une scène spectaculaire à son antihéros, l'animé s'est doté d'une animation à la hauteur. Sans proposer une mise en scène particulièrement originale, le rendu est toujours propre et fluide sur les 20 épisodes, géré parfaitement. Cette maitrise se ressent aussi sur les séquences d'action, et notamment l'épisode final (comme souvent dans les animés). Il faut aussi noter le travail sur l'ambiance bien sombre: on suit un type qui veut être le maître de l'ombre, et l'ambiance imaginée permet de bien plus le ressentir.

The Eminence in Shadow offre donc une solide première saison, plus drôle et intéressante que je l'imaginais et qui laisse entrevoir de belles choses pour la suite. Mais elle devra enclencher la seconde pour passer au palier supérieur et entrer dans le top de l'isekai (dont il est assez proche, selon moi).