C'est un drama charmant.
Sur une trame très classique de prince caché derrière un masque, de conspiration au niveau national, de société secrète et de triples trahisons, Ruler, Master of the Mask déroule une histoire d'amour charmante, bien que peu crédible, avec des personnages que l'on aime à aimer ou à détester et une pensée bien menée sur le pouvoir, l'exercice du pouvoir et la corruption.
Les ingrédients sont nombreux mais n'entrent pas en compétition. C'est une bonne soupe.
Elle manque seulement un peu de poivre.
L'intrigue politique faite de manipulation, de drogue et de menace est bonne voire très bonne. C'est bien construit, les intentions des uns et des autres sont claires et bien amenées. Les circonvolutions tout au long des épisodes se font sans grands effets de manche et c'est l'aspect le plus intéressant du drama pour une fois.
L'antagoniste est valable et d'intelligence équivalente à notre héros et ne fait pas dans le sourire narquois à outrance, il y en a mais c'est justifié et bien dosé. Il a un but clair et précis qui n'est pas seulement une ambition personnelle. En effet, il a une théorie politique qui a été corrompue sans qu'il s'en rende compte.
Là où le bas blesse, c'est du côté de l'intrigue romantique. L'OTP est d'un inintérêt total.
Séparément, les personnages sont super et dès qu'ils sont ensembles, l'ennui s'installe.
Alors, ils sont beaux, ils sont jeunes, ils sont vivants et plein de qualités mais rien. Le problème en ce qui les concerne vient du fait que la romance entre les 2 manque de fondation. Ils se rencontrent à l'adolescence, tombent amoureux au premier regard comme seuls des ados peuvent le faire, c'est joli, c'est frais et c'est attendrissant. Mais ils se voient en tout et pour tout 3 fois avant d'être séparés pour 5 ans. Au lieu de reconstruire une possible nouvelle relation, faite d'embûches et de secrets terribles, le scénario les bloque dans leur amour de jeunesse ce qui le rend insipide et eux avec. Ils se font des yeux de merlan frit pendant 35 épisodes!
Les 2 acteurs sont excellents et très beaux (surtout lui d'ailleurs, je suis très très fan de ses yeux) mais ils n'ont pas de quoi travailler correctement.
Etonnamment et pour une fois, c'est la rivale qui remporte tous mes suffrages. Hwa Gun, petite fille de Daemok, chef du Pyunsoo Group, destinée à être à sa tête sort du carcan de son destin en tombant amoureuse du prince. Elle aussi tombe amoureuse aussi simplement qu'on peut le faire à 14 ans mais contrairement aux 2 autres, sa personnalité exacerbée rend son obsession crédible. Obsession qui prend une dimension beaucoup plus apaisée à l'âge adulte et qui conduit le personnage à faire preuve d'une grande intelligence et qui ne se sert pas de ses connaissances et de son pouvoir pour obtenir ce qu'elle veut (le prince). Habituellement les rivales usent et abusent de subterfuges pour avoir ce qu'elles veulent, ici Hwa Gun s'en sert pour protéger celui qu'elle aime et ce qu'il défend.
C'est à tel point que franchement, je l'aurais préférée en héroïne principale.
Notre héroïne, justement, Ga Eun est charmante, courageuse, pas bête mais elle manque de relief.
Quant au rival, malheureusement, l'acteur ne m'a pas convaincue. L'ami d'enfance au destin chamboulé est une bonne idée même si je ne suis pas d'accord avec certains développements mais l'acteur, L, n'a malheureusement pas les épaules pour supporter la complexité du personnage.
Il faut mentionner Heo Jun Ho qui construit un excellent Dae Mok et tout le reste du casting qui fournit d'excellentes performances.
J'ai eu un gros coup de coeur pour les 2 gardes du corps sombres et silencieux, Gon et Chung Won, dont la capacité à apparaître de nulle part frôle le gag récurrent.
La réalisation est belle, les images sont travaillées, la musique appropriée et pas envahissante, les décors et costumes très beaux. C'est un drama de belle qualité à tout point de vue. Le réalisateur force cependant un peu le trait du long regard plein de sens, c'est par moment un peu lourd.
Il y a un trou notable d'intérêt entre l'épisode 25 et l'épisode 35 (atroces épisodes d'1/2 heure, je les déteste). Encore une fois, un sageuk qui aurait gagné à être raccourci. Et la fin est un peu trop "mais non finalement tout le monde est gentil " à mon goût. Le concept du pardon est bien géré et est partie intégrante de la personnalité du Prince mais tout le monde ne peut pas virer casaque comme ça juste par la force du sourire radieux et des yeux intenses de Yoo Seung Ho (ou peut être si!)
Mais vraiment, c'est un charmant sageuk à l'intrigue politique prenante.