The English se veut un western moderne avec une touche d’élégance britannique, ce qui, avouons-le, est un concept intrigant en soi. Mais si la série brille par son esthétique et ses ambitions, elle trébuche parfois dans une narration qui semble hésiter entre grandiloquence et lenteur contemplative. Résultat ? Une chevauchée qui laisse autant d’émerveillement que de frustrations.
L’histoire suit Cornelia Locke (Emily Blunt), une aristocrate anglaise au cœur brisé qui traverse les vastes plaines de l’Ouest américain pour venger la mort de son fils. Elle croise la route d’Eli Whipp (Chaske Spencer), un ancien éclaireur Pawnee marqué par ses propres démons. Ensemble, ils forment un duo improbable, affrontant des bandits, des secrets enfouis, et les inévitables vastes étendues désertiques. Si l’idée est engageante, l’exécution peine parfois à maintenir l’équilibre entre le lyrisme et l’action.
Emily Blunt est, comme toujours, impeccable. Son personnage allie grâce et ténacité, et elle apporte une profondeur émotive à chaque scène. Chaske Spencer, dans un rôle plus réservé, offre une prestation tout en subtilité, bien que son personnage mérite parfois un peu plus d’éclairage. Leur alchimie est convaincante, mais certaines de leurs interactions traînent en longueur, comme si la série ne savait pas toujours où mener leur relation.
Visuellement, The English est un festin. Les paysages sont à couper le souffle, chaque plan semble prêt à être encadré, et l’esthétique générale donne l’impression d’une fresque cinématographique. Mais cette beauté est parfois desservie par un rythme qui joue les montagnes russes : certains épisodes avancent comme un galop effréné, tandis que d’autres s’enlisent dans des dialogues trop longs ou des flashbacks inutiles.
Le scénario, bien que prometteur, souffre d’une certaine dispersion. Les thèmes de la vengeance, de l’identité, et de la conquête de soi sont intéressants, mais leur traitement manque parfois de subtilité. Les méchants sont caricaturaux, et les révélations tardives peinent à surprendre, même si elles sont visuellement bien amenées.
En résumé : The English est une série ambitieuse qui veut marier la grandeur du western avec une sensibilité européenne, mais qui tire parfois trop de balles à blanc. Une œuvre visuellement somptueuse, portée par des acteurs talentueux, mais qui laisse un goût d’inachevé dans son exploration narrative. À voir pour les paysages et Emily Blunt, mais ne t’attends pas à une chevauchée sans accroc.