Romancier à suspense qu'on ne présente plus, Harlan Coben enchaine depuis 20 ans les best-seller, le plus connu restant Ne le dis à personne, mis à l'écran avec succès par Guillaume Canet en 2006. D'autres adaptations en mini-séries, ont depuis vu le jour : Juste un regard et Une chance de trop (tous deux adaptés en France) et plus récemment Intimidation (l'un de ses derniers romans) adapté sur Netflix, dans le cadre d'un juteux contrat visant à adapter 14 de ses romans.
Création d'Harlan Coben en personne, The Five est une série de 10 épisodes sortie en 2016, au scénario inédit mais très inspiré de l'univers de ses romans.
Ici vous pouvez spoiler
1995 : 5 enfants se trouvent dans une forêt. Le plus jeune, Jesse, âgé de 5 ans, disparait mystérieusement. Aucun corps n'est retrouvé. Un tueur en série passe aux aveux et est enfermé à perpétuité.
2015 : Les 4 autres enfants sur place au moment de la disparition de Jesse sont devenus adultes et tous ont pris une voix différente. Mark (le frère aîné de Jesse) est devenu avocat, Danny a rejoint les rangs de la police, Slade dirige un foyer pour jeunes en difficultés et Prue a suivi une carrière de médecin, prête à s'associer dans un cabinet privé. Chacun a construit sa vie mais tous restent fortement marqués par la disparition de Jesse, 20 ans plus tôt. Tout comme les parents de l'enfant, dont le traumatisme demeure irréparable.
Sur la découverte d'une scène de crime, la police fait alors une découverte inattendue: l'ADN et le sang de l'enfant jamais retrouvé : JESSE.
Pendant 10 épisodes, Coben nous balade avec magie au coeur de l'enquête, où plusieurs affaires prennent place : meurtres, disparitions, chantage, réseaux louches... Comme dans ses romans, l'auteur a l'art ici de nous dérouter en nous envoyant dans plusieurs directions. On cherche des liens quand il n'y en a pas forcément et on ne les voit pas toujours quand ils apparaissent sous nos yeux.
Le mystère du sort de Jesse constitue le fil conducteur parfait de l'ensemble de la série.
Les flash-back sont bien distillés au fur et à mesure des épisodes et aident le téléspectateur à reconstruire la chronologie des faits au fil de l'enquête.
Les personnages sont excellents, avec une petite préférence pour Slade, très énigmatique dans son attitude et ses actes. La relation de Danny avec son père, ancien flic responsable de l'enquête aujourd'hui atteint de la maladie d'Alzheimer, est particulièrement touchante. Quant au personnage de Jacob Marousi, tueur en série enfermé, son interprétation est superbe par sa sociopathie avérée et son art de la manipulation.
Jusqu'à la dernière minute, on reste dans le flou du dénouement, digérant chaque nouvelle révélation.
Du très grand COBEN, digne de ses meilleurs romans.