The Gentlemen
7
The Gentlemen

Série Netflix (2024)

Voir la série

On ne peut pas dire que nous présenter une nouvelle série TV comme « créée par Guy Ritchie » génère une réelle motivation chez le cinéphile moyen, étant donné le pedigree du cinéaste britannique, responsable de bien plus de navets irregardables que de bons films (Snatch, même si certains le critiquent pour ses excès, risque de bien de rester à jamais la plus belle réussite de Ritchie, et l’abattage de Brad Pitt dans un rôle inoubliable de gitan retors y est pour beaucoup…). D’un autre côté, intituler cette série The Gentlemen, soit le même titre que l’un des autres films plutôt réussis de Ritchie, et qui plus est en reprendre largement le thème – lutte entre gangsters pour contrôler le trafic de drogues en Angleterre + culture de cannabis organisée chez un aristocrate – rassure un peu. Sans même mentionner le fait que Ritchie ne réalise que deux épisodes sur les huit de la série, ce qui nous protège quand même partiellement de ses excès !

Bref, The Gentlemen est un joli petit succès, aussi improbable soit-il : sur un thème désormais bien usé, celui de la métamorphose d’un « type bien » (Theo James, impeccable et parfaitement crédible à chaque étape de sa trajectoire) en pur criminel, la série déploie bien des charmes, grâce en particulier à un casting tantôt parfaitement évident (Joely Richardson en artistocrate, Giancarlo Esposito en truand raffiné et implacable, Ray Winston en parrain), tantôt surprenant : l’une des grandes réussites de The Gentlemen est le formidable personnage de Susie Glass (la quasi inconnue Kaya Scodelario, absolument parfaite), une femme forte qui ne sacrifie pourtant jamais aux clichés du féminisme à la mode d’aujourd’hui.

De la même façon, le scénario joue intelligemment de son absolue prévisibilité – avec une succession de clichés réjouissants et un peu paresseux – pour nous ménager de très amusantes surprises – comme dans la dernière ligne droite qui évite largement le déchaînement de violence que le téléspectateur attendait (espérait ?)…

Au point qu’à la fin, même si l’on pourra difficilement dire qu’on vient d’assister à un spectacle particulièrement raffiné, et subtil, on en arrive à se demander si, en fait, on n’a pas été parfois trop dur avec Guy Ritchie… En matière de divertissement feelgood et réjouissant, et surtout sans aucune prétention mal placée, son The Gentlemen est une réussite réelle, qui tranche plaisamment avec les recettes souvent toutes pareilles appliquées aux séries Netflix habituelles…

[Critique écrite en 2024]

https://www.benzinemag.net/2024/03/22/netflix-the-gentlemen-de-guy-ritchie-slowly-breaking-bad/

EricDebarnot
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 22 mars 2024

Critique lue 794 fois

9 j'aime

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 794 fois

9

D'autres avis sur The Gentlemen

The Gentlemen
MarieLGD
5

Un fim de G Ritchie quoi...

Bien mais pas top! The Gentlemen est une série bien filmée, avec des jolis décors, des scènes de bracage et de meurtres accidentels (ou pas) très cools, mais trop superficielle. Les personnages ne...

le 10 mars 2024

16 j'aime

5

The Gentlemen
EricDebarnot
7

(Slowly) breaking bad…

On ne peut pas dire que nous présenter une nouvelle série TV comme « créée par Guy Ritchie » génère une réelle motivation chez le cinéphile moyen, étant donné le pedigree du cinéaste britannique,...

le 22 mars 2024

9 j'aime

The Gentlemen
Valentin_Fialon
9

Criminel oui mais avec classe

On retrouve toute la patte de Guy Ritchie dans cette série mafieuse aux traits fins et comiques. Un peu comme Snatch ou arnaque crimes et botanique, cette série vient emmêler le monde de la monarchie...

le 11 mars 2024

7 j'aime

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

205 j'aime

152

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

191 j'aime

115

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

190 j'aime

25